Voulez-vous m’aider à remplir
cette salle de 50 places au Rond-Point ? Le théâtre nous permet plus
d’invitations pour ce soir vendredi et demain samedi (pour hier aussi, mais ils
m’ont appelé trop tard). Ce qu’il se passe avec le théâtre du Rond-Point est
irrationnel : ça fait des semaines qu’ils me disent — et au public — que
c’est complet-complet-complet et on joue devant des demi-salles. Ça ne
s’explique pas. On peut juste lire l’œuvre de Clément Rosset sur le réel et ses
doubles pour avoir un éclairage de cette folie : on met un cache pour ne
pas voir le réel, on invente des doubles au réel (on le fait tout le temps,
mais, là, évidemment, il y a un côté burlesque : dire qu’on est complet,
refuser de vendre des places pour finir par libérer des invites au dernier
moment). Donc — tant mieux, en tout cas — ce soir, vendredi, et demain,
samedi, vous pouvez, en passant par moi, voir ou revoir le spectacle dans le noir
Rester vivant, au théâtre du
Rond-Point, à 21h. Spectacle que, pour ma part, je trouve sublime, mais c’est
peut-être de l’entendre tous les jours qui produit cette fascination. De
l’entendre pour la première fois, je ne sais ce que ça fait, mais j’adore
sentir ces salles (sauf le soir de la première) s’endormir dans le poison et la
douceur, oui, comme le dit Amélie, comme dans le cerveau de Charles Baudelaire.
Séance de spiritisme, train fantôme, salle des pas perdus, on ne sait pas si ce
noir de 2h1/2 passe très vite ou dure 6h, c’est proche de l’hypnose, c’est
proche de la vie, c’est proche de la mort, le soleil qui frappe en lisière…
Labels: rester vivant
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