Saturday, May 02, 2015

L 'autre poème d'Emily Dickinson


Yves-Noël,
Je voulais vous dire que cela fait très longtemps que je n'avais pas rencontré quelqu'un qui m'ait donné envie de faire du théâtre comme vous l'avez fait. Bien sûr ce désir viens du plus profond de moi, et mon cœur le nourris, mais les rencontres humaines peuvent parfois l’enivrer. C'est ce qu'a provoqué en moi la vôtre.
J'ai senti en vous une telle sensibilité pour le monde ; une telle nécessité d'agir, de mettre en valeur la vie, le vivant au travers de votre théâtre que j'en ai été profondément bouleversée.
Durant la seule séance de travail à laquelle j'ai assisté seul le présent existait. J'étais là-bas, à cet endroit, comme si rien d'autre n'existait. Nous tous, réunis, créions le monde comme pour la première fois. Et cette sensation était si belle que, comme je vous l'ai dit, j'ai eu du mal à m'en défaire.
Aujourd'hui, j'y repense et je me dis que ma passion ne devrait être faite que de cette exaltation. Ce n'est pas tous les jours le cas, mais je crois que l'important c'est de la connaître, cette sensation, d'en avoir été traversée et de savoir qu'elle est là, en moi.
Comment vous dire que toutes ces choses m'ont plus que donnée envie de travailler avec vous, mais je laisserai la vie faire. En tout cas nous nous sommes rencontré cela je le sais, et rien ni personne ne pourra me l'enlever.

Au passage l'autre poème d'Emily Dickinson:

My cocoon tightens, colors tease,
I'm feeling for the air;
A dim capacity for wings
Degrades the dress I wear.

A power of the butterfly must be
The aptitude to fly,
Meadows of majesty concedes
And easy sweeps of the sky.

So I must baffle at the hint
And cipher at the sign,
And make much blunder, if at last
I take the clew divine.

(Mon Cocon me serre — les Couleurs me taquinent —
J'aspire à l'Air —
Une vague envie d'Ailes
Titille la Robe que je porte —

Pouvoir de Papillon s'en doute — 
L'Aptitude à voler
Suppose des Champs de Majesté 
Où de tranquilles Versant de Ciel —

Aussi je dois dépister l'Indice
et sonder le Signe
Et mettre les pieds dans le plat, si enfin
Je trouve le fil divin —)

A bientôt,
Cécile

Labels:

0 Comments:

Post a Comment

<< Home