Pour travailler avec moi, il
faut en avoir envie. Pour travailler sur Corneille, encore plus. Il faut en
sentir les résonances. C’était donc une journée difficile, pour vous, de tenter
de me démontrer deux envies si floues et si lointaines. On a mis du temps à se
sortir du fastidieux effet d’audition, mais, au fur et à mesure du temps
passant, on a commencé à voir des envies plus profondes naître. Idéalement, il
aurait fallu que nous nous voyions dans une sorte de pré-stage, par exemple sur
trois jours, ce qui vous aurait permis de sentir si ce genre de travail, et avec moi et avec
Corneille, pouvait vous intéresser. Bien entendu, je pense que tout acteur devrait s’intéresser
à Corneille, mais vous et moi sommes loin d’un réel rapport actif au répertoire
(ce qui n’est pas le cas, par exemple, des chanteurs lyriques). C’est une
période encombrée, pour moi, je n’étais pas libre. Nous avons tenu aujourd’hui
le cahier des charges : choisir dix personnes (c’est-à-dire un peu plus
financièrement que prévu) mais il n’est malheureusement pas du tout sûr que,
parmi ces dix personnes, apparaîtront tous ceux pour qui ce travail aurait dû
être nécessaire et il est malheureusement certains aussi qu’il y a parmi tous
ceux qui n’ont pas été retenus, certains que ce travail aurait justement
révélés, qui auraient été, finalement comme des poissons dans l’eau. Ça
s’appelle l’erreur judiciaire — et c’est constant dans la justice. Les erreurs sont
légion aussi quant aux choix de carrière d’un comédien. Assumons donc nos
erreurs et nos faiblesses de la journée avec une petite prière pour aller au
lit et ça ira comme ça !
Merci en tout cas d’avoir
jouer le jeu tous autant que vous le pouviez.
Au plaisir,
Yves-Noël
Labels: correspondance Rouen
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