V ivre Paris en touriste
« Balzac dit que la foi est indispensable dans la vie religieuse, mais qu’elle l’est tout autant dans la vie sociale. »
Finalement la soirée s'était résumée ainsi : « C’est très bien, Paris, mais il faut oser passer un peu de temps pour le comprendre… — Etre un peu en touriste, renchérissait Dominique. » C’est ce que nous avons fait, Dominique et moi, après avoir vu une pièce au théâtre de l’Œuvre, nous ne savions comment nous séparer, nous sommes remontés jusqu’au Wepler où nous avons croisé une fois encore (la première fois : vendredi, à Gennevilliers) Eric Reinhardt dont malheureusement je n’ai pas lu les livres (mais de très bonnes critiques pour L’amour et les forêts et des entretiens) qui était avec Laurent Bazin, le jeune metteur en scène catholique qui m’excite (surtout avec ses nouveaux cheveux) et m’invite à Rome (il est à la villa Médicis). Au Wepler, à peine assis nous sommes ressortis, direction Le Meurice, rue de Rivoli, le palace que Dominique boycottait un moment parce qu’il appartient à un tyran sanguinaire du Moyen-Orient, mais, bon, comme elle dit : « La moitié de Paris leur appartient… » Au Meurice, on a traîné un bon moment, admirant les détails arrangés par Philippe Stark, c’est un endroit vraiment chic où Dominique a fait beaucoup de photos, mais on n’a pas eu de place (et chez Angelina à côté, il valait mieux ne pas y penser… à moins d’une carte coupe-fil…) Nous avons marché jusqu’à un endroit comment c’était ? une pâtisserie absolument délicieuse et ravissante qui donne sur la place avec la statue de Jeanne d’Arc, je crois… ah, je retrouve sur la Toile : Sébastien Gaudard, magnifique endroit, mais ils fermaient. Dominique a pris une tablette de chocolat qu’elle a avalée toute entière. Puis, ses forces revenant, elle a eu une nouvelle idée (alors que je visais plutôt le Marly, au Louvre), l’hôtel Régina, en face, et, là, c’est vrai, c’était magique, on est resté des heures (elle a commandé un opéra) dans le calme et le bruissement des langues étrangères, une adresse secrète au cœur d’un des endroits les plus passants de Paris » (je suis toujours passé là, sans avoir jamais pensé que je pouvais me faufiler). Et puis, plus tard, je ne sais pas, on ne voulait pas se quitter, mais on avait laissé passer l’heure du cinéma (Dominique avait entendu dire que Danish Girl était pas mal), alors Dominique a appelé ce restaurant dans lequel elle avait bruncher plus tôt avec une soupe délicieuse toute bio et tout et ils n’en avaient plus, de la soupe, mais ils l’ont rappelée pour lui dire qu’ils allaient en refaire si elle venait (elle n’avait même pas dit son nom) et alors on y est allé, j’ai fait une exception dans mon régime parce que, bien sûr, il y a lactose et gluten et compagnie là-dedans, mais c’était positivement délicieux, aussi bon qu’à Montreuil-sur-Mer (j’ai parlé de Montreuil-sur-Mer ? ah, non ? oh, je ne parle de rien en ce moment car j’essaie de finaliser ce texte sur le Mexique, ça prend tellement de temps). Bref, pour aller vite, c’est un type il a cinq restos côte à côte à l’angle de la rue Vieille du Temple et de la rue du Trésor : Les Philosophes, Au petit Fer à Cheval, La belle Hortense, L’Etoile manquante et le préféré de Dominique où nous sommes allés : La Chaise au plafond ; le type s’appelle Xavier Denamur et on y a croisé Marc Lamour, un copain d’Eric Dahan, mais, lui, il était en terrasse aux Philosophes, bon, bref…
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