Monday, February 29, 2016

Frank Smith
Quand il ne restera plus rien sur la terre, il restera des forces silencieuses, celles qui supposaient qu’on n'en avait pas déjà fait librement abandon. Il restera l’affirmation non réduite à deux, trois gestes à la Fred Astaire, il n’y aura plus de lutte contre des adversaires, non il n’y en aura plus, on ne se défendra plus et on n’attaquera plus personne. Il restera un tourment de vie, une tâche infinie à retraverser et à porter loin, une trouée aux regards triomphants, des pieds de jeunes femmes et de jeunes hommes qui tressailliront dans la poussière d’or. Un rêve si joyeux naîtra de ce qui a résisté, une mémoire intacte des corps, une limite qu’on déplacera devant soi. C’est à ce point-là, éclair, quand les muscles auront vidé leur électricité dans des manteaux longs et noirs, qu'un frisson rira. Une marche indélébile dans quelque songe étrange. 
On ne peut pas le nier, on ne souhaiterait rien d’autre à présent, au présent. C’est à ce point qu’il nous faudra nous lier d’une manière plus réelle. 
Merci à Yves-Noël Genod et à ses interprètes (Adrien Dantou, Anne-Sophie Lancelin & Cléo Geyer)

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