Tuesday, July 26, 2016

L e Travail fou


Avec Jocelyn, on a l’idée d’éditer le blog — et donc de le fermer avant la fermeture définitive de toute l’humanité (programmée incessamment sous peu). Travail titanesque. Qui nous aidera ? Il faut tout placer dans une mise en page très belle que Jocelyn a trouvée. Je ne crois pas qu’il faille réécrire. Mais il faut corriger l’orthographe et la ponctuation quand même. Laisser tout dans l’état. « L’état de l’apparition ». Il y a certaines années, certains moments où j’en étais proche. En tout cas, il y avait une tentative. L’impudeur était nécessaire. Maintenant, le blog avance de manière effrayée, très contrainte. C’est pour ça qu’il faut  en finir : on ne laisse pas écrire ce qu’on veut sur un blog. Tout le monde espionne tout le monde et pèse sur l’invention. Même mon père, s’il me vient à l’esprit au moment où j’écris, me pèse : je n’écris pas pour mon père, quand même ! Pourquoi pas, aussi, mais en secret. Il n’y a plus de correspondance. On a pensé, à un certain moment, que les blogs pouvaient être des jardins secrets. Une correspondance d'âme à âme. En fait, ça ne marche pas. J’ai essayé, à des moments, de perdre mon public en publiant des articles que j’imaginais choquants pour une catégorie de mes lecteurs qui me pesaient, qui m’emmerdaient même parfois : j’y suis un peu arrivé, il n’y a plus de « commentaires » depuis plusieurs années (si rarement pertinents). J’ai dressé mes lecteurs. Mais cette tentative a sa limite : je me suis desséché avec eux, je me suis, moi aussi, « éloigné ». Je me suis enfermé dans la tour d’ivoire. Qui peut-être « vibre », peut-être, comme dit Peter Handke (tout vibre, de toute façon).  Mais il y a d’autres manières d’écrire que la sienne propre, à laquelle on est fastidieusement attaché. Celle de Casey que je viens de transcrire m’a mis des phrases dans la tête. Je regarde le pdf que m’envoie Jocelyn avec les essais de mise en page (période Pierre et Hélèna) et j’en trouve des aussi belles que chez Rimbaud ou que chez Casey, c’est-à-dire des phrases que je ne sais pas qu’elles sont de moi. Par exemple : « Les idées restent en prison quand on s’approche de la mort par la grande porte. » Oui, il y a des phrases magnifiques dans le fleuve charrié de boue, si belles que je ne les imagine pas de moi — moi ? il faudrait se recomposer — comme : « L’arrestation de quel coupable, s’ils sont jumeaux ? » (2 janvier 2008.)

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