Sunday, August 21, 2016

B analité


Masse d’informations en tout sens, propagande/dénonciation et multiples voiles, la langue française, sèche, qui perd le temps (puisqu’on la comprend) — et puis, dans ce fouillis sinistre, cancérigène, de fin du monde, quelques journalistes (j’en connais peu) qui sont des écrivains. Etre un écrivain, ce n’est pas une question de talent (ou bien le talent, comme disait Barbara…), c’est la question de dire la vérité. Très, très peu de journalistes, à mes yeux en tout cas, disent la vérité. Beaucoup informent, mêlent le mensonge et les vérités, manigancent le monde manigancé, mais certains disent la vérité. Florence Aubenas a fait paraître une série de six épisodes dans « Le Monde » de cet été, je ne les ai pas tous eus entre les mains, mais c’est une des choses les plus fortes que j’ai lue. Au fond, la vérité, vous la savez, elle est rabâchée, alors, la dire, c’est pour ça que c’est difficile : parce qu’au fond, vous la savez. (Sur Facebook, on fait souvent comme si les autres et soi-même, on ne savait pas : on tombe des nues.)
Voilà ce que dit, à la fin d’un article, Florence Aubenas (ce n’est pas elle qui parle) : « Au fond, ce n’est pas la banalité du mal qui est intéressante. C’est la banalité du bien ». (Une criminelle dit ça.)

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