Thursday, July 05, 2018

L .A.


Adrien que j’avais aspergé du parfum dont la soirée faisait la promo avait dit : « Ohlàlà, je pue la fille ». Il s’inquiétait de ne pas trouver de mec avec ce leurre olfactif. Mais ce « Je pue la fille » n’avait pas plu du tout à Garcia qui vivait à Los Angeles et aussi un peu à Paris et qui donc nous faisait la morale. Elle avait entendu récemment des amis parler et l’un avait dit, à un moment, « Il a fait le Juif, là, Georges ». Elle était non seulement fille mais juif et elle avait expliqué aux mecs que, non, il ne fallait plus parler comme ça. Oui, bien sûr, ça s’appelle le « politiquement correct » et tu nous fais ch', l’Amerloque ! Adrien (qui voulait aussi aller vivre à Los Angeles, qui dépensait beaucoup d’argent pour son visa et qui avait appris par Garcia — soudain aimable — que sa petite fille était dans la même école que le petit garçon d’un couple de stars qui allaient bientôt être ses employeurs principaux) ne savait pas quoi faire pour se rattraper, ça l’inquiétait même une bonne partie de la soirée. Mais Garcia, après avoir englouti un paquebot de téquila, avait soudainement levé l’ancre (la dose atteinte) et l’atmosphère s’était détendue. Mais, le lendemain, Adrien me disait encore : « Mais, oui, « Je pue la fille » n’a rien d’offensant quand même ! On peut aussi dire : « Je pue le garçon » (transpiration, lockers...) ». Je répondais sur Messenger : « « Je pue le garçon » me plaît aussi. Tout DE TOI qui pue me plaît ! ». J'aimais Adrien !

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