Tuesday, March 26, 2019

F amous


Il faisait si beau, cette deuxième journée officielle du printemps, c’était presque comme le printemps, c’était comme le printemps, on se croyait au printemps, on s’y croyait et, alors, après le cours de danse où le professeur proposait plus de « dimensions », plus de « profondeur », je suis parti à pied et je suis entré chez Perrotin. Le célèbre galeriste présente des tableaux somptueux d’un jeune peintre de quatre-vingt-deux ans. Un Japonais. La nature. Entre David Hockney et l’Art brut, pour aller vite. Ensuite je rejoignais le célèbre festival du Cinéma du réel pour un film fabriqué avec les rushes d’Une partie de campagne, le célébrissime film de Jean Renoir. Les rushes avait été déposés par le producteur dans les années soixante et quelqu’un, j’ai oublié son nom, en a fait un film qui est l’un des plus beaux films que j’ai vu de ma vie. C’est même bouleversant. Dans le film, on voit Sylvia Bataille. Tomber amoureux de Sylvia Bataille. Sylvia Bataille, c’est le printemps, la plus jolie jeune fille que j’ai jamais vue (ici, au naturel, en train de faire son métier et — de vivre). Sylvia Bataille était la femme de Georges Bataille qui a fait une psychanalyse avec Jacques Lacan et qui est tombée amoureuse de Jacques Lacan avec qui elle a vécu jusqu’à sa mort. Jacques Lacan a élevé Laurence Bataille, sa fille, comme sa fille et j’ai passé du temps dans sa maison à l’île de Ré où j’ai rencontré Héléna Villovitch à qui une amie à elle (la petite fille de Georges Bataille donc) avait prêté cette maison. Mais Jean Renoir, c’est aussi le fils d’Auguste Renoir, et alors c’est tout un monde de merveilles et de naïvetés qui s’éclaire et miroite...


« Les putains m’ennuient, les femmes du monde encore plus, et les autres… Non, je trouve ça trop dangereux. »

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