Friday, March 08, 2019

L es Certitudes du citoyen


Philippe Lançon (que je lis depuis le CP) écrit très bien. Je pense comme lui (sans doute m’a-t-il influencé). Je ne me résous pas aux simplifications sociales. C’est pour ça que j’aime quand il y a un grain de sable dans la machinerie de cette simplification : que faire de Michael Jackson ? Oui, Michael est, à la fois, un génie (de la musique, de l’amour et de la générosité) et un pédophile. Marilyn est à la fois une fille qui ne se lavait pas et qui prenait sept bains par jour. J’ai passé toute la soirée à essayer de convaincre un pauvre ami (j’ai payé le repas) d’arrêter de militer. (Il vaut mieux coucher.) « Il n’y a guère que les militants, les foules, et peut-être quelques philosophes, pour croire qu’ils baignent dans la lumière de la vérité. Les autres flairent que sa recherche est aussi pressante que vaine et solitaire. Dans le meilleur des cas, ils donnent une forme sévère, sauvage, presque muette, à cette recherche, cette solitude, cette vanité. Dans son discours de réception du prix Nobel de littérature en 2005, Harold Pinter rappelle ce qu’il a dit en 1958, un demi-siècle plus tôt : « Il n’y a pas de distinctions tranchées entre ce qui est réel et ce qui est irréel, entre ce qui est vrai et ce qui est faux. Une chose n’est pas nécessairement vraie ou fausse ; elle peut être tout à la fois vraie et fausse. » Et il ajoute : « Je crois que ces affirmations ont toujours un sens et s’appliquent toujours à l’exploration de la réalité à travers l’art. Donc, en tant qu’auteur, j’y souscris encore, mais en tant que citoyen je ne peux pas. En tant que citoyen, je dois demander : Qu’est-ce qui est vrai ? Qu’est-ce qui est faux ? La vérité au théâtre est à jamais insaisissable. » Ses meilleures pièces, nous préservant des certitudes du citoyen, »

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