Thursday, December 12, 2019

D ernier mail !!!


Je vous ai écrit un mail hier, mais comme celui d’avant était tellement plein de coquilles, j’ai voulu attendre et aujourd’hui, journée comme malade à Paris, je ne vous l’ai pas envoyé. Mais on n’a plus besoin de s’envoyer quoi que ce soit, la chose est lancée, on se retrouve… J’en suis, de toute façon, pour ma part, devant mon insuffisance de dramaturgie (avec Tchekhov, avec Un royaume de femmes, avec le russe et sa « matière »), j’en suis à trouver partout des bouts de textes que j’aimerais, qui pourraient être entendus sur notre plateau — partout sauf à la bibliothèque — en grève —, ah, c’est dur tout ça, Paris perd beaucoup de son attrait bibliothèque fermée… Mais je rentre dans des librairies et j’achète des livres, n’importe quoi, dès que j’y lis une belle phrase, un beau paragraphe. Comme disait Souchon à la TV tout à l’heure : « On est dans une société qui vous présente, voilà, le bonheur, c’est ça, le bonheur, c’est d’avoir une Porsche, une très jolie fille dans la Porsche, une maison somptueuse, c’est ça, le bonheur — et c’est pas du tout ça, la vie des gens… » Bon, c’est vrai qu’on peut se décourager… Pourtant la tâche — notre tâche — est claire : montrer que, le bonheur, ce n’est pas l’excitation capitaliste, mais que le bonheur, c’est au contraire — exactement — mais « les gens » ne veulent pas le savoir — la vie des gens. C’est ça, le bonheur, c’est ça, le paradis. Ici-bas. Ou tout en haut du TNB. Il me semble qu’on peut le dire avec Tchekhov, particulièrement avec Un royaume de femmes. La photo d’illustration d'Epinal le dit aussi (on voit bien que les gens « libres » (oui, d’accord : face à la mort) sont plus les deux mendiants, pas cette femme riche engoncée dans sa mauvaise robe). J’ai une pensée : quand les pauvres diront aux riches : « Vous ne voulez pas nous donner votre argent, he bien, gardez-le, on n’en a rien à foutre, on n’y croit pas à votre bonheur », là, ce sera vraiment la révolution. Le système fonctionne pour faire croire que les riches ont une vie meilleure (grâce à leur richesse), qu'au moins les riches — au moins — sont heureux. Pour créer un désir donc un manque donc une consommation. Mais dès qu’on connaît un peu des riches comme je me suis mis à un moment à en connaître un peu, on comprend que leur existence n’a rien d'enviable. Le pot aux roses. Les pauvres pensent que les riches s’en sortent mieux. Complètement illusoire. Les riches ne s’en sortent pas mieux : eux-aussi, à la fin, ils crèvent. Eux aussi, ils ne supportent pas le réel. Eux non plus ne sont pas heureux. Si les pauvres (dont je fais partie) le savaient vraiment, ce secret bien gardé, je pense qu'ils arrêteraient immédiatement de consommer. Il n'y a que les pauvres qui consomment, vous savez. Ils cesseraient de croire au bonheur des autres qui n’existe pas (Duras disait : « Aucune existence n’est enviable ») et tout s’écroulerait enfin et renaîtrait, tout le monde sur la plage.
Voilà que papy fait de la politique ! (alors qu’il voulait se taire). Mais, enfin, c’est très copié de Duras, ma politique, j’ai rien inventé. Tout le monde sur la plage. Pendant qu’on est dans Duras (que je ne quitte jamais, j’avoue tout) : être dans l’extrême déconcentration (si ça vous dit quelque chose), c’est très beau, ça, je connaissais pas, quelle génie, quand même, cette petite bonne femme.   « On est hanté par son vécu, mais faut le laisser faire. » Vous comprenez ? on ne peut pas être plus dans Tchekhov… (Mais j’espère que vous êtes plus rigoureux que moi, que, vous, vous travaillez. Duras, qu'est-ce qu'elle bossait ! Elle se levait le matin, elle bossait.)
Si on s’arrêtait là ? Ça suffit, non ?
Non, il va y en avoir des pages et des pages, c’est le dernier mail !
Tenez, je vous mets ce paragraphe qui m’a fait acheter les Chroniques de Clarice Lispector (nous voilà au Brésil, nom d’un chien !) :
« Je suis à la recherche d'un livre à lire. C'est un livre tout à fait spécial. Je l'imagine comme un visage sans traits. Je ne connais ni son titre ni son auteur. Qui sait, parfois je pense que je cherche un livre que moi-même j'écrirai. Je ne sais pas. Mais je me laisse aller à mille fantaisies au sujet de ce livre inconnu et déjà si profondément aimé. Voici une de ses fantaisies : je serais en train de le lire et soudain, en lisant une phrase, avec des larmes dans les yeux, je dirais, en pleine extase de douleur et de libération enfin : « Mais c'est que je ne savais pas qu'on peut tout, mon Dieu ! »
On dirait du Tchekhov. Ou du Dostoïevski. On dirait tout du Tchekhov, pour moi.

Bon, alors, qu’est-ce qu’il y avait dans ce mail d’hier ? 
Le titre : si on pouvait attendre la fin de la semaine prochaine, on serait plus juste. De toute façon, moi, depuis le début, le titre (que j’ai dans le cœur), c’est : Le Paradis.
C’est même bien mieux que L’Endroit du paradis
J’ai demandé à une amie quel titre elle préférait entre L’Endroit du paradis, Enfin le royaume et L’Impasse idéale, elle préfère L’Impasse idéale (mais c’est vrai qu’elle habite elle-même une très jolie impasse dans le XIVème).
L’impasse idéale, c’est une expression de Cioran pour désigner la vie. Voici la phrase entière : « Il est très bien que nous soyons ensemble sur une position extrême, qui exclut la possibilité d'un après mais permet en revanche une joie : celle de l'impasse idéale. Respirer tout en ayant conscience de la nullité de notre issue, est la grande excuse de l'existence. Rien n'est perdu dès lors qu'on peut imaginer un vertige joyeux. Nous allons démoraliser la planète par nos sourires. »
C’est très beau, la dernière phrase, non ? « démoraliser la planète par nos sourires ». Ça pourrait être notre devise à nous aussi, non ?
On s’arrête là ?
Non, allez, encore un peu…
Enfin le royaume (tiens, qui reprend le « royaume » de Tchekhov, c’est peut-être ça — aussi — qu’il a voulu dire, le « royaume », le royaume de Dieu ), c’est le titre d’un recueil de poèmes de François Cheng : je suis tombé sur un bout d’émission hier matin en prenant mon petit-déjeuner (« L’Heure bleue », France Inter), je vous mets ci-dessous (plus bas) quelques citations.
Et puis aussi la perception du temps (citation de Rosset à propos de Beckett) : « Ce qu'on appelle l'« emploi du temps » et souvent, s'il ne l'est toujours, une manière de ne pas employer le temps, de mettre celui-ci en sursis et à l'écart. Disons plus précisément une façon de ne pas l'éprouver en tant que tel. Ce qui vient occuper le temps, l'emploi du temps justement, est aussi ce qui rend le temps imperceptible, insensible, hors conscience et comme hors champ. C'est quand il n'y a rien à faire que le temps devient perceptible »
Mais on pourrait commencer un spectacle par cette phrase : « Tout d’ici t’est offert, offre, toi à ton tour ! » Mon Dieu, comment avoir ce genre d’ambition et faire du Tchekhov ? Mais j’ai comme l’impression que c’est possible. Peut-être faudrait-il, comme Raphaëlle le suggère, intégrer le méta. Je cite : « Depuis le début, on reçoit tes mails comme des cadeaux du Père Noël, chaque fois hyper excités de découvrir les petits trésors qu'il y aurait dedans, une sorte de calendrier de l'Avent numérique... Je me dis depuis le début qu'il faudrait en faire quelque chose. Avec cette histoire de changements de costumes, d'accessoires, de méga loge permanente, j'imagine bien, un peu à la manière de Castorf, nous filmer en direct en coulisse les uns les autres, en train de nous changer, dans une sorte d'urgence, en commentant la pièce avec des extraits de tes mails. Revenant, effaçant, précisant, détaillant la manière dont il faudrait jouer, dire le texte, ne pas le dire, etc., réécrivant le titre du spectacle que les gens auraient sous les yeux, bref une sorte de méta-discours sur le spectacle/chaos qui serait en train de se faire au plateau. Bon, voilà, je lance ça comme ça… » Je ne vois pas trop comment utiliser mes mails (que j’ai si peu la force de relire), mais c’est vrai qu’il se pourrait que le travail se voit, soit mis en perspective comme, en effet, Castorf n’arrête pas de le faire. Ils jouent beaucoup, très fort, et tout d’un coup se mettent à rigoler en disant : « Je l’ai bien fait, hein ? » dans le sens : « Je t’ai presque eu, hein ? » Ça, ça m’intéresse. Je suis toujours pour déconstruire la fiction, mêler les pistes. C’est encore plus dur, parce qu’ils faut qu’il y ait vraiment de l’émotion, vraiment des incarnations, et vraiment des fuites, des disparitions de cette fiction. Je ne sais pas si on peut… C’est encore plus difficile pour un comédien de jouer sur plusieurs plans. J’ai participé tout à l’heure à la première lecture d’une pièce, il manquait un rôle (pas encore distribué), un ami metteur en scène m’a proposé de venir le lire et je me suis retrouvé à écouter de grands comédiens, très efficaces, Pierre Deladonchamps (charme assez dingue, je dirais, quasi porno, alors qu’il ne fait pas grand chose pour, j’ai l'impression, mais je me calme, je me calme, je serais capable d’aller voir ses films...), Fabien Ducommun, Felix Beaupérin, Jean-Paul Muel… mais ce que je voulais dire, oui, c’est ça, que j’ai admiré ce théâtre (c’est une pièce off-broadway créée avec Richard Gere et le rôle que je lisais a été tenu à un moment par Mick Jagger, ça vous situe) et cette efficacité de jeu quand il faut vendre des billets (la pièce doit se donner à La Scala, lieu « semi-privé », à l’automne). Tout dans l’émotion. C’est le secret. Y a une beauté, cette efficacité immédiate. Hop les rires. Hop les larmes. Je me disais que j’étais quand même bien protégé (par le théâtre subventionné) et qu’eux étaient dans le réel du métier… Mais si on pouvait à la fois jouer réel, efficace et mettre en doute cette efficacité commerciale, alors est-ce que, nous, on serait quand même pas les champions ? Non ? Je pense que la mise en scène de cette pièce a toutes les chances d’être affreuse (mais on ne sait jamais) puisque ça se passe dans un camp de concentration, comment représenter ça ? Mais, à la table, sans l’encombrement des risques de la représentation, juste avec la lecture des didascalies et le jeu des acteurs, ça m’a vraiment bouleversé. Je me suis dit aussi que, mon défaut, je peux vous le dire, c’était que je ne savais pas diriger les acteurs ; que, quand je trouvais les acteurs bons (comme c’était le cas, même très bons), je ne savais pas les diriger pour qu’ils soient encore meilleurs, encore plus efficaces. Pour moi, leur niveau en lecture était amplement suffisant. De très bons acteurs en sous-régime, sans l'effort, c’est pour moi l’idéal. Mais le metteur en scène leur a dit qu’à la prochaine lecture — devant la prod — il allait falloir encore faire mieux (pour convaincre la prod que le projet était gagnant) (ben, oui, l’argent).
Voilà, allez, dodo. Ah, non, c’est pas fini, y a des PS (toujours dans le mail d’hier).
A lundi, les aminches. Vous êtes chez vous pour inventer du théâtre. Dieu soit loué, on a un peu de temps ensemble. A lundi, texte su (je plaisante),
Yves-No
PlayStation 1 : Peut-être des miroirs pour jouer (comme dans Bajazet) contre des miroirs, ce qui dédouble l’image du visage. Ça peut être intéressant. C’est la folie. Voir s’il y a des miroirs qui pourraient peupler le paradis (ou un seul)…
PlayStation 2 : Olga, dans le Castorf, y a un bout en russe, et la comédienne dit un mot comme « Nazdreu » (j’ai sans doute très mauvaise oreille) ; elle dit que seuls les Russes peuvent comprendre ce mot, Dostoïevski, etc., que ça veut dire, je crois qu’elle dit : « la mélancolie invisible ». Si tu vois de quoi il s’agit… (Un cliché, sans doute !)
PlayStation 3 : il y a une image dans Castorf, Balibar renverse une boîte de sel et ça fait comme de la neige ; ensuite, elle dessine avec le doigt dans le sel renversé, c’est comme dans de la neige. Ça pourrait marcher d’improviser comme ça avec une neige minimale. (De même Audrey Bonnet, quand elle jouait Ophélie, pour la noyade, s’envoyait au visage juste une série de verres d’eau qu’elle avait préparée sur un plateau.)
PlayStation 4 : Il faut de la musique aux saluts. Ils le font dans le Castorf, ben alors, nous, on va pas se gêner non plus !
PlayStation 5 : Cette phrase : « Plutôt qu’acteurs, être des spectateurs du monde. Mais cela, moins par égoïsme que par lucidité. »
PlayStation 6 : Ce qui va beaucoup compter, c’est le contraste de vos personnalités. Le fait de vous voir très reliés (vous l’êtes) et pourtant vos différences exaltées. N’ayez pas peur de privilégier chacun une approche différente de ce matériau « matière russe » et particulièrement d’Un royaume de femmes. Vraiment, à votre manière, très solitaire (même si alliée). Si on arrive à vous voir vraiment différents (comme j’arrive au fond déjà à vous imaginer), ça peut déclencher des énergies, des synergies très intéressantes. Pour cela, il faut vraiment qu’on vous voit. Que vous ne vous cachiez pas derrière aucun « projet commun ». Mais je crois qu’on commence bien à se comprendre, non ?
PlayStation 7 : « Cioran relate dans un article consacré à Beckett qu’ayant demandé à ce dernier « Pourquoi écrivez-vous ? », Beckett répondit à la grande surprise de Cioran : « Je ne sais pas, peut-être la joie ». » Je connaissais l’une des réponses de Beckett à cette même question souvent répétée : « Bon qu’à ça », mais cette réponse est encore plus belle, non ? Pourquoi jouez-vous ? « Je ne sais pas, peut-être la joie. » Si vous gardez cette joie (et pourquoi la perdriez-vous ?), les choses les plus difficiles vous paraîtront faciles. Cette joie est absolument votre manière. La manière de la contemplation : contempler l’art-même du théâtre — et le monde — comme dit Duras : « un état d’écoute extrêmement intense de l’extérieur ». Cette possibilité, ce scandale : vivre. Rien n’est possible sans « l’assistance extraordinaire » de la joie, comme dirait Pascal.
PlayStation 8 : spécial pour Louis(titi) : Clément Rosset a écrit une (mais je ne l’ai pas encore lue) Lettre sur les chimpanzés. Héhé ! A verser au dossier ! Ainsi que la phrase parfaite paraît-il de Stéphanie de Monaco : « Les animaux sont des êtres humains comme les autres » (qui nous remet aussi en mémoire la remarque de Groucho Marx : « Les femmes sont des hommes comme les autres » déclinée dans un titre de film : L'Homme est une femme comme les autres).



L’Art (François Cheng) : 
« Entre des mains porteuses, tout se découvre don »
« Rien ne peut forcer la patience
des branches en fleurs »
« où « résonnent les pas d’un Dieu en errance » »
« parce que la pensée chinoise est fondée sur la voie (v.o.i.e), c’est essentiellement une pensée de confiance. C’est-à-dire notre propre vie est pleine de misère et pourtant la voie est grande, donc nous faisons partie de cette immense partie qu’est la vie, quelques que soient les malheurs qui peuvent nous arriver, mais ça n’empêche en rien que nous faisons partie de cette immense aventure qui continue, qui continue, oui. » 
« Ça demande un effort intérieur, oui d’acquiescement, oui. »
« D’ailleurs ça me rappelle un quatrain — très court, hein —, j’ai dit  : « Eternel adieu, / à tout moment ; Eternel bonjour, / à chaque instant ». Ça c’est un peu la vérité de notre vie. On est éternellement en train de dire adieu et on est éternellement en train de dire bonjour. »
« Eternel adieu, 
à tout moment ;
Eternel bonjour, 
En l’unique instant. »
« Nous n’avons pas d’autre moyen de rejoindre l’éternité que par l’instant. »


Encore des phrases de ou à propos de Clément Rosset : 
« Aux yeux de beaucoup, ce que j'ai écrit est absolument immoral. C'est simplement amoral : l'idée du bien et du mal est pour moi, comme le disait Spinoza, la principale sottise de l'espèce humaine. Et ça, ça ne passe pas... Nous touchons le sommet d'une vague de moralisme née après les horreurs de la Seconde Guerre mondiale. On ne peut plus rien dire sans tomber sous le coup d'une loi. Si je proclame 'Napoléon est une vaste blague', je peux me retrouver en prison ! Cela aboutit à une intolérance à toute parole libre que, je crois, on n'a jamais connue en République. »
« Car au moralisme de l’époque, à son volontarisme optimiste, ses excès de culpabilité, son narcissisme, ses indignations multiples et inutiles, Clément Rosset répliquait par l’imparable : le réel n’a à offrir que ce qu’il est. Tout le reste, ce qu’on s’invente, ce qu’on se raconte, ce qu’on espère, n’est que foutaise. Et Dieu sait qu’on s’en raconte, des choses - il le sait jusque dans son existence même. Tout ce magma-là, cette drogue qui permet de composer avec la décevante réalité, c’est le « double » du réel, bon à jeter. Le réel est là et il est idiot. C’est insupportable, mais c’est libérateur. » « ou encore Parménide, sur qui il se pencha avec gourmandise dans Principes de sagesse et de folie. Les « tautologies » du présocratique, (« ce qui est est, ce qui n’est pas n’est pas»), Rosset les révélait « terrifiantes en ceci qu’elles confrontent l’homme à une réalité à laquelle, et quel que puisse être son caractère douloureux ou rédhibitoire, il n’est point d’échappatoire ni d’alternative possible ». Cette « loi générale de la réalité » piège « toute chose ou personne qui s’y trouverait mêlées » car « s’exposer à être, c’est se condamner à n’être rien d’autre ». (Adieu, ouvrages de développement personnel !) »
« L’homme joyeux ne se réjouit pas de tel ou tel bonheur particulier, mais du fait général que l’existence existe »
« « d’une jubilation perpétuelle au spectacle des choses » et d’une indifférence à soi » 
« Savoir vivre signifie savoir tout rendre (à la mort). » (Cette dernière, je crois qu'elle est plutôt de François Cheng, je me mélange les pinceaux...)



Allez, pour la route (le week-end) : Peter Handke commence sa nouvelle pièce (que j’ai achetée aussi puisque la bibliothèque était fermée) par (admirez les infinitifs) :
« Laisser venir. Laisser souffler. Laisser rêver. Rêver la clarté.
Libérer en rêvant. Libérer qui ? Moi ? Nous ? Laisser confronter. Qui avec qui ? Qui contre qui ?
Laissez d’abord venir la scène. — » 

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