Merci pour cette lettre, ces nouvelles de si loin, de si proche, j’adore les photos aussi, que je scrute. Tiens, je t’en envoie une pas piquée des hannetons ! (tu connais cette expression ? eh bien voici, that means qui a du mérite, qui n’est pas mauvaise). Elle a été faite pour un théâtre, mais finalement refusée parce qu’ici, en France, c’est maintenant presque (presque, j’imagine) comme en Amérique, on a peur de choquer le quidam. Et le quidam, c’est le quidam dans toutes ses particularités, pas dans son universalité, bien sûr — ce destin — tragique — que tous les hommes ont en commun comme il est dit dans Moby Dick que j’ai commencé, mais honte à moi ! loin d’avoir fini alors que j’avais tout l’été (mais j’ai fait plein d’« activités », j’ai même sauté en parachute, alors… (est-ce que Max l’a fait ?)) — où j’en étais ? qu’est-ce qui est dit dans Moby Dick, au fait ? à la cinquième page : « Qui, dites-moi, n’est esclave ? » C’est dit tout simplement. Et, bien sûr, comment le dire autrement puisque ça va de soi ? « Who ain’t a slave? Tell me that. Well, then, however the old sea-captains may order me about — however they may thump and punch me about, I have the satisfaction of knowing that it is all right; that everybody else is one way or other served in much the same way — either in a physical or metaphysical point of view, that is; and so the universal thump is passed round, and all hands should rub each other’s shoulder-blades, and be content. » Marguerite Duras (« que j’ai bien connue ») avaient plein d’autres manières de le dire, elle avait, par exemple : « Aucune n’existence n’est enviable ». Parfois, néanmoins, j’envie un peu la mienne — et la tienne, mfr.
Porte-toi bien, portez-vous bien, tous,
Yves-Noël
Photo de Rémy Artiges
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