Thursday, December 17, 2020

L e grand Trompeur


Ahah ! 

Tu m’en bouches un coin, ce matin (du 17, en effet)

M’avouer que tu es une famille supporteuse de Trump ! Rien ne pouvait plus m’amuser, ce matin ! Je vous imagine bras dessus, bras dessous allant voter pour Trump ! Et même, je vois, tu imagines, comme lui, qu’il y a eu des fraudes (malgré les multiples recomptages)... Vu de France, chéri, ça fait rire. Il est vrai que les Etats-Unis, vu de France, ça fait un moment que ça fait rire. Ça me fait rire, en tout cas. Bref, tu me plais beaucoup !

Mais tu me plaisais déjà avant ce merveilleux aveu 

Et ça m’aide à relativiser ma haine contre le « politiquement correct » : il y a plus fort que moi : mon ami Martin ! 

By the way, notre président est positif lui aussi ce matin 

J’ai fait un très beau spectacle en Suisse, on a eu de la chance, juste avant la fermeture des théâtres. Intitulé C’est le silence qui répond, un titre inspiré par Albert Camus… Maintenant, je cherche à faire quelque chose à Paris, dans un grand lieu (photo), le Carreau du Temple…

Je retiens ma mère d’aller en maison de retraite (mon frère pousse) parce qu’en ce moment les maisons de retraite sont des prisons (même si l’autorisation des sorties pour Noël vient de réapparaître)

Mais ma mère est — peut-être — mieux qu’elle n’a jamais été. A mon avis, elle n’a jamais, de sa vie — ou peut-être par très petites lucarnes — été au présent, toujours en représentation (c’est peut-être de là que mon goût pour le théâtre me vient). Et, là, elle me touche, on va se balader, on regarde les terrains de foot, le coucher de soleil et elle regarde le coucher de soleil et elle le trouve beau et indéniablement elle est au présent, elle le regarde vraiment, elle le voit, je le sens, main dans la main. Pas tous les jours aussi présente, bien sûr, mais c’est quelque chose que lui donne la maladie, un progrès indéniable, une découverte, une naissance… (il n’est jamais trop tard)

Je retourne à Nantes demain

Je voudrais aller aussi à Trouville (côte normande) pour le réveillon, j’ai deux amis à Paris qui se trouvent avoir des appartes là-bas, ça devrait donc se faire… Trouville, c’est Marguerite Duras, tu sais (tu te souviens ?)

Claude Régy est mort cette année (mais j’ai dû te le dire déjà…) Il avait vendu il y a quelques années la maison où tu avais vécu un moment (à des Anglais)

On peut de nouveau circuler, ici

Hier, mon ami-sur-place (toi, tu es l’ami pas-sur-place), m’a invité pour mon anniversaire dans un restaurant clandestin, à l’arrière de Montmartre, une cave restée ouverte pour les habitués, on y entre par derrière, par une entrée d’immeuble… Ça fait nettement penser à l’occupation (des Allemands à Paris) ou à la prohibition (de Chicago) vues et revues dans tant de films... C’était très sympathique, en tout cas, on a bu et manger du lapin

Après, il fallait sortir, parce, que, depuis deux jours, il y a de nouveau le couvre-feu, ici, à partir de 8h du soir 

On est sorti promener le chien (de l’établissement, un vieux bouledogue très intelligent, un vieux sage dégoûtant) en essayant d’éviter les flics, mon ami et moi et, quand on s’est séparés, j’ai rasé les murs (mais j’habite pas très loin, comme tu le sais)

Tiens, j’écoute, en t’écrivant, Prefab Sprout (je ne connaissais pas, mais c’est Philippe Katerine à la radio qui en parle)

Je te donnes en pièce jointe — pour Noël — une nouvelle de Tchekhov (traduite en français, tu la trouveras probablement en anglais), L’Etudiant, une des plus belles choses que j’ai lue

Je t’embrasse, mfr, et toute ta petite famille, 

Yves-Noël

Labels:

0 Comments:

Post a Comment

<< Home