Sunday, August 29, 2021

E légie pour une jeune fille en noir (Hélène Bessette)


Sublimissme. Des poèmes. Un seul poème. Tellement c’est beau, c’est des chansons. Une fille se tue à 20 ans. J’ai failli acheter aussi, dans la même librairie (chez Colette), une traduction des sonnets de Walther Benjamin écrits aussi à propos d’un ami suicidé à 20 ans, mais j’ai pensé que ça faisait trop pour un jour sur le thème. Ne vous suicidez pas, les gosses ! C’est dur pour les survivants. C’est beau pour les survivants. Il y a longtemps que je ne l’ai pas lu, ce livre que j’ai perdu (est-il possible d’avoir plusieurs vies ?), mais celui-ci me l’a rappelé : ‘Pour un tombeau d’Anatole’, de Stéphane Mallarmé. Je serais un musicien (comme Christophe, par exemple), je mettrais ce texte en musique, j’en demanderais les droits. J’aime beaucoup Hélène Bessette, ses livres ont des forces inouïes ; Valérie Dréville en a hanté deux de mes spectacles : Chic By Accident et Je m’occupe de vous personnellement, mais Elégie qu’on dit être écrit à la toute fin de sa vie est son plus beau livre selon moi car les autres — des romans — restent pris dans une amertume, une dénonciation à la Christine Angot. Là, c’est le contraire. Revenue de tout. Elle se souvient de son amour lointain, suicidé à 20 ans. Elle est près de mourir elle-même ; on ne dénonce pas la mort. Dans une lettre que je connais par cœur (parce que mon meilleur ami l’avait reçue), Marguerite Duras écrit : « La mémoire infernale de l’amour le plus sublime en passe nécessairement par le refrain, la rengaine ». Oui, c’est exactement cela

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