D eux G
J’ai vu quand même une belle chose aujourd’hui (plusieurs). J’étais parti pour voir Georgia O’Keeffe. Quelle horreur ! j’ai été déçu, on dirait du Magritte... c’est si mal peint. Et toute la foule à photographier ce qui est déjà photographié (je veux dire l’image de l’image). Qui sait, je la rencontrerai peut-être un jour. J’ai un ami dont je n’aime pas la peinture. Il m’en veut. Mais je la rencontrerai peut-être un jour. De toute façon, j’ai une méthode maintenant. Quand quelque chose ne me plaît pas — et il y en a tant dans l’art moderne —, j’imagine que c’est de l’art brut. Alors, ça devient intéressant, particulier. Je ne l’aime pas plus, mais je me dis « c’est possible ». C’est comme ça, c’est pas forcément très jojo ce qu’il y a dans la tête des fous. Alors, cette pauvre Georgia O’Keeffe, elle est bien dans l’art brut, bien cinglée. A ce moment-là, ça se complexifie un peu. Et ses images sales de paysages, de fleurs érotiques deviennent rêvées. Elles restent.
Mais ce que j’aime (à cause de leur mystère et de leur vie), ce sont les Germaine Richier. Ils étaient sur la terrasse, mais on les a rentrés, en ce moment. Un couple merveilleux. Ça, qu’est-ce que j’aime les revoir, ces deux-là ! Bien sûr, ça n’a pas la puissance des Giacometti, mais les Giacometti me font peur, je ne les supporte pas très longtemps ; même si j’avais un château, en avoir un chez moi me ferait peur — pas les dessins, mais les grandes sculptures comme celle qu’il y a au centre Pompidou, ce sont des fantômes très, très actifs. Mais les Richier sont plus bonhommes. Certes bien amochés aussi, mais enfin, ils bougent encore, ils vivent et se débrouillent (et ils sont immobiles, à la fois). Ils ne sont pas égyptiens comme les Giacometti, ils sont de maintenant, on peut les avoir chez soi sans crainte (j’en ai vu un, d'ailleurs — que j’ai pu toucher —, chez Gérard Depardieu...)
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