Que c’est facile de travailler dans l’enclos du Temple, dans la forteresse de lumière, au-dessus du cimetière médiéval, en pleine ville ! Quelle joie de retrouver la belle santé de ce travail du Carreau ! Je voudrais ne plus proposer que des spectacles dans ce luxe-là, toujours : l’immédiatement. Tout le monde est là, tout de suite, de la place pour tout le monde. Aucune catégorie ni d’âge ni de fonction. Toutes les bonnes volontés, une seule espèce rêvée. Violette qui venait pour la première fois, mais, bien sûr, immédiatement dans le bain, poisson dans l’eau, m’a donné à la fin une citation d’Anne Dufourmantelle, une philosophe comme elle, qui a publié des titres aussi beaux que : Intelligence du rêve, Puissance de la douceur, Défense du secret ou Eloge du risque (dans le sens d’éprouver sa liberté dans la plénitude de la confiance et pas dans une vie atténuée) qui avait l’habitude de dire : « La névrose a horreur de l’inédit ». C’est exactement ça, en effet. Un espace en mouvement, une confiance dans sa propre vie, dans ce qui vient, « Le vierge, le vivace et le bel aujourd’hui », une confiance dans la confiance de dépasser la répétition du passé. Non : l’inédit ! En rentrant, j’entendais Jean-Charles de Castelbajac à la radio qui disait : « Je ne peux pas voir le monde comme un monde d’hier ». Il parlait même de sa vie comme d'une « chasse aux accidents » (comme on dit aux papillons). Il dessine dans la rue à la craie des anges. Il disait aussi cette belle phrase : « C’est la chance que nous avons d’être aux frontières de l’invisible ». Au Carreau, c’est comme ça qu’on peut faire un spectacle par jour, c’est parce que l’essence d'un spectacle (ou d'un livre, ou d’un tableau, du rêve...), c’est l’ouvert. Aujourd’hui il y avait un groupe de dessinateurs de l’école Estienne, une école des métiers du livre, qui, assis en tailleur comme des scribes égyptiens, sérieux comme des papes et des papesses, ont croqué les métamorphoses, les vitesses. Dimanche prochain (le 16), c’est de 13 à 17h (mais venir avant l’heure pour qu’on ne commence pas trop tard). Dernières : les 29 et 30.
Labels: carreau
0 Comments:
Post a Comment
<< Home