Monday, July 04, 2022

De nouveau à Bourg par l’une des plus belles journées du monde. Je vois ma mère dans cette maison de retraite qui est tout près de la gare, c’est pratique — et ma mère me reconnaît, heureuse de la surprise de ma venue (que demander de plus au bon Dieu ?) Il y avait un groupe de danseurs folkloriques aujourd’hui, très bon, j’ai trouvé. Et puis je suis tombé sur les fesses d’Adrien — un événement — et, ce soir, je regarde un peu de l’interview de Brigitte Bardot lors de ses 80 ans. Sublime. Vieille sagesse. L’ancienne. L’aïeule. Sa vieillesse est transparente. Je passe du temps avec elle. Je n’en crois pas mes yeux, reconnaissable entre toutes, unique, personnelle, identique à elle-même. La vieillesse s’est déposée et elle ne la déforme pas : la Bardot des années 60 est exactement devant moi, aucun lifting, « splendeur de l’âge », un peu de noir aux yeux, fleurs dans les cheveux, naturel, naturel pur comme elle a toujours été — et puis, c’est vrai, cet amour des animaux. Duras, je me souviens, la défendait parce que ce qu’on reprochait aux gens qui défendent les animaux, moins maintenant, c’était, bien sûr, qu’il aurait fallu défendre les humains, pas les bêtes, pas les B B phoques. Eh bien, pour Duras (et pour n’importe quel enfant ou n’importe quel poète), défendre les animaux, non, y a pas de hiérarchie, « maintenant, on le sait », pour reprendre encore une expression à elle. Et, moi, je le sais par Bruno Latour (ou par Emanuele Coccia) que nous ne faisons qu’un, que nous sommes le monde et les métamorphoses, animal, plante, terre arable, air, même roche calcaire, dépôt des coquillages. Le tout-monde que nous nous sommes créé n’existerait pas sans l’« effort » de tous, tout cet ensemble — la Terre ne serait qu’une pierre comme tant de milliards d’autres exoplanètes invivables. Évidemment Delahousse est ridicule donc très drôle. Il se tourne toujours vers la caméra, mais sans l’assumer, sans nous regarder vraiment, comme par inadvertance. « Vous vous souvenez de cette phrase de Duras qui disait : « C’est la fin de cette éblouissante matinée » ? » Je ne sais pas où il a pu trouver ça. B B a raison de dire : « C’était quoi, l’éblouissante matinée ? »

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