(Yvno dis-moi si ça va pour toi)
Qui a décidé que vous étiez poète?
« J’ai eu envie de t’écrire une lettre. Elle est venue comme ça, toute seule, l’envie de t’écrire une lettre… » C’est ainsi que commence une des lettres écrites par Yan Walther à son ami, l'immense comédien Yves-Noël Genod, une lettre qui parle de la Russie, du geste épistolaire, du poète et Prix Nobel de littérature Joseph Brodsky et d’un mystérieux starets… De cette lettre, Yves-Noël a fait une performance-lecture envoûtante, qui comme toutes ses interventions, questionne et donne à expérimenter le présent de la parole.
Durée : environ 40 minutes
Ton texte est très bien. C’est le mot « immense » qui est peut-être un peu gênant. Je veux dire, pas pour moi, pour le public qui viendra me voir. Ça se saurait si j’étais immense. On peut le dire de Luchini, de Depardieu, de tout un tas de gens, mais de moi ? Tu ne veux pas trouver autre chose ? Ou dire que c'est toi qui me considères comme immense. Ou idéal. Idéalité de la relation (de toi qui écris et de moi qui lis). Tiens, « idéal » serait déjà mieux, laisserait poindre de l’ironie, « l’idéal comédien YNG ». On peut supposer que le comédien idéal n’est pas immense, justement, mais discret, voire absent, voire complètement tarte… Je me souviens d’Eric Vautrin qui était venu voir La Recherche à l’Arsenic un soir où je n’étais pas très content de moi, j’avais eu l’impression de rater ce que je voulais faire, mais il m’avait bien remonté le moral : « Ah, ce n’est pas virtuose du tout ! Si c’était virtuose, ça ne marcherait pas… » Faut quand même une forme de modestie. C’est l’univers qui est immense… Comment dit Pascal ? Quand un homme s’abaisse, je le relève, quand il se vante, je l’abaisse… Ne m’élève pas trop. Je me souviens être aller voir, enfant, des comédiens de théâtre qu’on nommait « immenses » et les avoir trouvés complètement cons…
Labels: correspondance poète walther
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