L e Coup de blues
Tout est de courte durée, Legrand a rencontré une fille. Au café. En terrasse. Il faisait beau, le soleil brillait, l’eau brillait, près du canal. Appelons-la Nadja. C’est une fille qui embrasse les garçons dans la rue. Elle demande la permission. Elle demande toujours la permission maintenant, même quand c’est évident dans l’échange des yeux. Tu penses bien qu’ils doivent être contents, les mecs ! Dans l’autre sens, ça ne marche pas. Un homme ne peut pas le faire. Agression. Pilori. Théâtre du Soleil...
Mais, bon, ne ternissons pas la rêverie. Tout est ensoleillé, je disais, théâtre du soleil, il fait froid, c’est l’hiver, c’est dimanche, mais il fait beau, tout brille, les boucles d’oreilles… Il y a des cormorans
Et, moi, je suis triste, désespérée, abattue sur une chaise. Bobo n’est pas là. Il est venu et n’a pas attendu. C’est un week-end très plein pour Bobo ; il est rarement là, à Paris, alors, quand il est là, il enchaîne les rendez-vous. « Elles me veulent toutes. » Il arrive très en retard à celui du matin (il vient chercher des livres). Raison : « Elle ne voulait pas que je parte… — Eh bien, tu ne lui as pas dit que tu la retrouvais tout à l’heure ? — Non, parce que tout à l’heure, j’en vois une autre... » Et une autre, et une autre, on enchaîne… Bobo est en pleine forme. Il plaît. Mais Bobo n’est pas là pour moi. Alors (dans un sursaut), je me souviens que j’ai encore un atout. Legrand ! Quand y a pas Bobo, y a Legrand, et réciproquement lycée de Versailles
Et, moi, je suis triste, désespérée, abattue sur une chaise. Bobo n’est pas là. Il est venu et n’a pas attendu. C’est un week-end très plein pour Bobo ; il est rarement là, à Paris, alors, quand il est là, il enchaîne les rendez-vous. « Elles me veulent toutes. » Il arrive très en retard à celui du matin (il vient chercher des livres). Raison : « Elle ne voulait pas que je parte… — Eh bien, tu ne lui as pas dit que tu la retrouvais tout à l’heure ? — Non, parce que tout à l’heure, j’en vois une autre... » Et une autre, et une autre, on enchaîne… Bobo est en pleine forme. Il plaît. Mais Bobo n’est pas là pour moi. Alors (dans un sursaut), je me souviens que j’ai encore un atout. Legrand ! Quand y a pas Bobo, y a Legrand, et réciproquement lycée de Versailles
Je lui envoie : « Qu’est-ce que tu fais ? J’ai un coup de blues. » Il me répond instantanément : « Oh ! Je suis chez moi (avec une fille). » Oh, c’est gentil, il est avec une fille, la vie continue, je lui dis que ça me remonte le moral. Un peu plus tard (je suis dans le train), il me propose : « Tu veux passer ? »
On est presque voisin, oui, ça me ferait du bien de faire un détour, malgré la fatigue sans fond, mais, quand j’ouvre sa porte après avoir frappé une seconde (Legrand ne ferme jamais, on peut rentrer chez lui comme dans Nicolas Moulin), je ne les trouve pas dans la première pièce, mais dans la deuxième et au lit, nus comme des vers parmi les draps. Bon. Comment analyser la situation ? Legrand m’a dit de passer, il m’a dit qu’il était avec une fille, il veut que je participe ou quoi ? Ils sont au lit au début ou à la fin du process ? À la fin, il s’avère. Il viennent d’y passer deux heures, le plus gros est fait. Ils ont envie de se lever, laver, de venir discuter avec moi, de boire, de fumer, d’écouter de la musique. Nadja dit : « Ça pue pas trop la bite ? »

0 Comments:
Post a Comment
<< Home