Thursday, June 14, 2007

Le Groupe Saint Augustin décrit par Cécile Faver ("Mouvement")

Performances, vous avez dit performances ?
5e édition du festival Le Livre et l'art au Lieu Unique à Nantes

Yves-Noël Genod et le groupe St Augustin composent une tautologie médiatico-artistique. Tandis que Marika Bührmann et jOhn frOger proposent un duo intimiste. Deux "performances" habitées d'un même questionnement : qu'est-ce qui fait spectacle?
Avant-dernier jour du festival. Le sous-sol du Lieu Unique est plongé dans la semi-obscurité. Trois chaises longues au tissu rayé vert et blanc sont placées en arc de cercle par rapport à un fauteuil, près duquel une lampe en pied éclaire l'espace en lunule. Des tapis rectangulaires aux motifs en arabesques colorées jonchent le sol. Les spectateurs entrent, s'assoient sur des chaises, des bancs ou des coussins. La programmation annonce la performance du groupe St Augustin. « L'église est froide, voilà ce dont ne parle pas la performance. » Yves-Noël Genod a décidé ce jour-là d'être plus histrionique que d'habitude. « On commence par les remerciements. » lance-t-il, à la manière d'un Monsieur Loyal, présentant au public Thomas (Scimeca), Julien (Gallée-Ferré), Jonathan (Capdevielle), Micha (Derrider), Fred, Mylène et... toute la petite famille. Une bande-sonore diffuse des applaudissements pré-enregistrés. Les quatre Augustins polymorphes improvisent un jeu audiovisuel, implicite et hyperréférencé, tel un jeu de dupes dans lequel « la Fête du cochon » et le partenariat avec « les briquets Kiket » ont autant d'importance que Baudelaire et son « Sois sage, ô ma douleur... » ; se réapproprient quelques éléments d'actualité : la commémoration du débarquement allié, le mariage homosexuel fêté en pleine nature à Bègles, la venue le même jour au Lieu Unique de Jean-Yves Jouannais présentant L'idiotie en art. Surréalisent et chantent Où sont les fans ?, orné de quelques trilles suraigus. Déstabilisent, déroutent et « cuisinent » d'autant plus les spectateurs, quand, au bout d'une demi-heure, deux personnes se lèvent et quittent le lieu. « On remercie le monsieur et la dame, on vous remercie tous puisque vous êtes obligés de partir. » dit l'Antéstar Yves-Noël Genod. Les corps de ces quatre antihéros de la société du spectacle se contorsionnent et se distordent. Leur parlé-chanté se fait tour à tour arrogant-pathétique, dithyrambique-corrosif, frôle le mauvais goût et exacerbe précisément la révolution moléculaire des « pop-stars augustiniennes ».

Au verso de cette « écriture du désastre », la proposition de...

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