Quand je vais au théâtre...
Quand je vais au théâtre, je mets plusieurs jours à m’en remettre. J’ai de la sympathie pour les personnages, mais je me dis : c’est pas possible qu’ils soient si cons. Ça m’abat. Hier, la pièce de Yasmina Reza (Le dieu du carnage), mais, cet automne, la pièce montée par Claude Régy (Homme sans but, Arne Lygre) ou encore, il y a peu, la pièce jouée par Lauriane Escaffre, La biscote 2 (Antoine Beauville). C’est pas possible que le personnage joué par Isabelle Huppert soit si con. Ou par Bulle Ogier. Celui joué par Éric Elmosnino, hier, avait tous mes suffrages : j’aurais voulu l’avoir comme père – ou être un père comme lui. Mais, à la fin, quand il reste prostré parce que son téléphone portable est cassé, les bras m’en tombent : il est aussi con que les autres ! Au moins, le pauvre gosse joué par Redjep Mitrovitsa était touchant : une victime, une débilité. Mais ces pièces atroces sur l’espèce humaine, je ne les comprends simplement pas : où est la nature (un peu dans les yeux de Redjep – un peu dans la voix de Jean-Quentin Chatelain ) ? Le malheur des femmes me touche plus, me fait plus mal. Un homme peut vieillir, une femme vieillit et transporte sa dureté et ses secrets bien fermés. Sa maladie. Une femme, je ne vois pas sa nature, peu, mais son angoisse. C’est ce qui me fait mal, peut-être. Ceci dit, on rigole bien. Chez Claude Régy on rigole pas (ou peu) parce que c’est dans le style religieux, mais chez les autres, si, c’est dans le style passons-un-bon-moment-ensemble – et on le passe ! Du coup les pièces se jouent plus longtemps, plus grand public, mais c’est la même connerie. La même connerie : rien n’existe, tout est absurde, sans but, sans joie, sans vérité, sans nature, sans joie, sans sentiment, sans découverte, sans ambition, sans émerveillement. Sans scintillement. Sans intelligence. Le pessimisme, la mélancolie.
What’s more human than poetry ? What’s more human than you and me ? Journées si courtes.
What’s more human than poetry ? What’s more human than you and me ? Journées si courtes.
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