Tuesday, December 30, 2008

2009

L’hôtellerie de Pensée

Je suis partout. Passage de la nouvelle année. J’écris et j’aime les filles comme les garçons, les filles chez les garçons. Je flirte toujours avec Pierre, et avec d’autres. Mais avec Pierre, c’est plus facile, il raconte tout, on peut se balader dans sa vie comme dans un roman. Il écrit : « Il ne faudrait pas que j’aime trop de personnes donc, je risquerais… » Il en aime un, il en aime un autre, en ce moment c’est moi qu’il aime – entre autres. Ça me fait plaisir d’être aimé. Maintenant il parle d’un poème, d’un recueil qui s’intitule : En la forêt longue attente, les troubadours… J’ai lu une fois son poème au miroir, je le relirais bien, mais c’est compliqué. Il faut que je trouve un bout de miroir dans mon taudis, j’en avais trouvé un, mais il s’est brisé. Et, moi, je suis avachi au fond de ma paillasse... Il va souvent dans le Nord.

L’écolier de mélancolie

En verrai ge jamais la fin,

De voz œuvres, Merancolie ?
Quand au soir de vous me deslie

Vous me ratachez au matin.



Il écrit : « les mots sont là, et ce n’est pas pour rien que je les choisis. » Encore une fois, je fais le jeu de tromper la dame (que je vais retrouver tout à l’heure). Le texte écrit sur elle, dans son style, lui a plu, l’a apaisée : elle est gentille, rassérénée. Mais je me suis méfié quand même de sa proposition sans arrière-pensée de regarder le film avec cet acteur anglais qu’elle aime tant.

L’Amoureuse Déesse

En sousriant, par sa tresgrant humblesse

C’est un poème sur le désir réfléchi par un miroir. C’est une transparence, l’entre-deux d’une transparence, une buée. Mais voici un haïku :

« À la sortie du MacDo, ses frites se répandent sur le sol. »

Pierre, Pierre Courcelle. Retenez son nom ! Nous sommes bientôt en 2009 et j’ai jeté à la corbeille toutes les cartes de vœux que j’ai reçues avant l’heure, ça porte malheur.

Alors chargay en la nef d’Esperance
Tous mes souhaitz, en leur priant d’aler

Adonc seray en l’eaue de liesse

Tost refreschi et, au souleil de France,

Bien nettié du moisy de tristesse


Rien n’est plus beau que Charles d’Orléans (qui a vécu très vieux et eu des enfants très tard). Voici encore :

La nef de bonne nouvelle

Dieu vueille celle nef garder

Des robeurs escumeurs de mer,

Qui ont a Dangier aliance ;

Car, s’ilz povoient, par rudesse

M’osteroient ma desirance

Et le tresor de ma liesse.

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