Sunday, February 01, 2009

« Mais quand cesseras-tu, Ovide, de gémir ? »

J’écris avec un certain acharnement sur le blog que vous êtes en train de lire. Il y a un moment où je n’écrirai plus (sur ce blog) qu’en recopiant des phrases de Pierre, je ferai du montage. Par exemple, là, la première phrase est de Pierre, la deuxième est de moi… Parce que l’essentiel a déjà été dit, je le pressens. Alors… Il suffit de faire tourner les mots dans des formulations heureuses… Et peut-être même de n’écrire sur rien. (Et des formulations heureuses, le blog ami en regorge, il en est même plein comme le ciel est, en fait, plein d’étoiles…) Le lectorat comprendrait peut-être que le blog est un blog sur rien, finalement… comprendrait plus clairement*. Vous lisez Pessoa (Le livre de l’Intranquillité) et vous écrivez comme Pessoa. Vous lisez Ovide et vous écrivez comme Ovide. Vous lisez Saint Augustin et vous écrivez, vous vous convertissez comme Saint Augustin**. Vous lisez Pierre et vous vous mettez à sucer sur l’aire (« l’ère ») d’autoroute***. J’ai rêvé cette nuit que le livre de Saint-Exupéry Lettres à l’inconnue (Un amour de Petit Prince) était en fait des conversations qui avaient été retranscrites d’appels téléphoniques de Saint-Exupéry. Je demandai : Il existait déjà le téléphone à l’époque ? (le téléphone portable, pensais-je).






* Marie Darrieussecq sur Les Tristes et Les Pontiques (Ovide) : « D’une syntaxe moins dense que ses textes précédents, ses lettres forment par moments un livre sur rien, obsédé par sa propre immobilité, un livre qui assiste à sa propre écriture en s’adressant à des absents. »

** Vous assistez à la mort de sa mère.

*** Vous prononcez mal le r parce que vous avez la bouche pleine.

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