Sunday, May 24, 2009

Le très, très bon retour de Lancelot Hamelin !

Salut YvNo,

Pour aller jusqu'au bout de ce que m'a donné à imaginer ton spectacle :

Oui, le gag du miroir, car quel est le palindrome de gag, sinon gag...

Après "En attendant YvNO", c'est "YvNO" qui passe le miroir à travers un spectacle consacré à la beauté, à la nostalgie de la beauté et à la douloureuse puissance de l'harmonie classique, référant par les corps des acteurs à Michel-Ange, Rembrandt autant qu'au Caravage ou Raphaël...

Un mythe qui saute aux yeux : Echo et Narcisse... Mais le miroir de l'esthétique est ironiquement brisé à certains endroits, qui ne sont pas les biseaux de la sophistication baroque, mais ces endroits qu'on trouve plutôt dans les angles de l'archaïsme moderne.

Je n'avais jamais pensé à la lecture que suggère le spectacle du Songe d'une nuit d'été, effectivement, cette nuit d'échanges et de réversions, de dérivation des désirs, évoque le miroitement narcissique, et ce double-fond de sous-bois, dans la brume desquels les corps se perdent et les silhouettes humaines prennent des allures fantasmagoriques, et l'amour y est souvent proche du viol, mais du viol de quoi ? La beauté, ce qui d'elle est visible, et en fuite ce qui se réfugie dans les taillis, cherchant à échapper au regard, et à la fixation de la signification, tout autant qu'à la parade bien dressée de la narration ou du drame.

Zidane mais aussi Gérard Philipe est un autre Narcisse qu'il est plaisant de voir convoqué et un peu moqué, sans ironie, sans cynisme, mais seulement parce que le théâtre, l'art dramatique est toujours un peu risible, tendrement risible, lorsqu'il se trouve mis en regard du poème, dans le reflet chantant et fragile de la poésie, la pièce de théâtre, et les acteurs, le spectacle, peep show, font sourire. Comme une grande psyché qui frime devant un verre en cristal...

Comment on se réveille de son image, cette mort de Narcisse, mort en fleur... Oui, on ne peut pas "montrer" le miroir, sauf en se mirant dans le spectateur, en lui roulant une pelle ou en lui donnant le rôle d'un ex assassiné, ou en lui faisant changer de place, et se mettre en face de la place qu'il occupait plus tôt...

Ensuite, alors, dans l'évolution d'un travail d'"YvNO" vers "YvYES", d'un théâtre qui va vers l'autre, ce pourrait être le poème Vénus et Adonis qui structurerait un imaginaire...

Et ce spectacle à venir est inclus dans celui-ci : c'est bien Venus qu'incarne alors la terrible nymphomane techno-infanticide que refuse le spectacle, et qui doit quitter la scène pour violer le public, naissant de la piscine imaginaire, comme Vénus se mettant en chasse d'Adonis...

Narcisse entre l'âne et le chien

Adonis attend sa mort à face de cochon sauvage...

L/

Labels:

0 Comments:

Post a Comment

<< Home