Tuesday, March 15, 2011

Le Scandale de la Vie

Journée encore ouverte. C’est un mercredi. Il n’y a rien de décidé. J’ai la crève. Il fait beau. J. m’appelle presque en larme à cause du Japon. J’ai peur qu’il soit arrivé un nouveau Hiroshima, mais, non, la situation est comme hier (c’est-à-dire le pire constant), mais comme c’est comme hier, ça peut encore rassurer J. Ce sont des journées terribles pour les esprits fragiles * – comment survivre, ici, si loin, si proche à la situation au loin si proche. Si l’on se tourne vers la Libye, si l’on se détourne du Japon, c’est la Libye. Plus rien ne peut rien. On continue de parler quand même au téléphone. Elle me parle de sa soirée d’hier, elle a accueilli une troupe de théâtre d’appartement, je n’y suis pas allé, trop malade. Ses amis ont trouvé ça très bien, mais pas elle : c’était un couple qui faisait le ménage chez elle tout en se plaignant d’être des comédiens au chômage donc de faire ça, du théâtre d’appartement qui raconte qu’ils sont des comédiens au chômage qui font des ménages en appartement : trop redondant. « Le théâtre, il faut que ça élève… » On veut sortir ensemble, peut-être aller voir Valérie Dréville qui joue une pièce d’Eugène O’Neill ; je dis aussi que j’irai bien voir Katia Kabanova à l’opéra, mais que, là, pour avoir des places, c’est petit carton à l’entrée… Dans la journée, J. me rappelle. Elle a appelé Brigitte Lefèvre, la directrice de la danse à l’opéra qui lui a trouvé deux places. Je suis au TCI (Théâtre de la Cité Internationale) pour revoir la salle et Philippe Tlokinski me rejoint. (On s’était disputé samedi pour un problème de salle au 104.) Philippe donne le meilleur de lui-même, c’est très agréable de me sentir retravailler. Une salle, un acteur – et toute la société pour vous faire chier CONSIDERABLEMENT, mais on la prend de vitesse, la société, il s’en faut de peu, mais, pendant quelques heures, on réinvente le monde, loin du danger nucléaire (néanmoins évoqué). Il fait très beau. Je passe chez Colette rendre mon anorak Moncler qui a un trou (les plumes se tirent, c’est embêtant). Il fait très beau, je pousse jusqu’au Rond-Point. Trop tard pour voir la salle, mais je rencontre Pierre Notte qui a écrit un très joli texte sur moi pour le programme. Il m’inscrit pour demain à un spectacle avec Jacques Vergès ! Et deux places, en plus, je ne sais pas qui va venir voir ça… Pas J., en tout cas. Je la retrouve dans l’entrée de l’opéra, la grotte. On a les deux meilleures places. On regarde Katia Kabanova, de Janacek, mis en scène par Christoph Marthaler. On ressort, on prend un taxi. Je dépose J. Le chauffeur ensuite me fait remarquer à quel point il fait doux… Qu’est-ce qu’il s’est passé aujourd’hui ? Je ne peux rien raconter.

* vivants

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