Tuesday, May 10, 2011

L'Effet d'un texte

Stéphane, Pierre, si vous pouvez jeter un œil et me dire l'effet de ce texte (de Stéphane Bouquet) (page 18), je dois donner le BAT.
Ça pousse un peu sur le « délire » : j'ai l'impression de faire des choses plutôt sages, mais, bon, il faut bien faire venir les gens. Toute l'action, de toute façon, est de déjouer le malentendu – à partir d'un personnage, c'est vrai – « On a tous un inconscient », comme m'a dit l'autre soir Christophe Wavelet quand je lui disais que j'aurais voulu – dès le début – changer de nom à chaque spectacle, mais que je n'y étais pas arrivé –.
La photo est belle, mais ancienne et je ne l'ai plus en bonne définition. Il s'agit maintenant de traverser le miroir...

Bises, Berlin is great, aujourd'hui on va au lac (plutôt qu'au mémorial de la Persécution, mais c’est à côté...)

YN







Acteur de génie, Yves-Noël Genod propose avec L’Ombre blonde un spectacle qui ne trouvera sa forme que le jour de la première.

Le spectacle s’appellera peut-être L’Ombre blonde, ou bien autre chose : De la danse sinon rien !, par exemple. Ce sera un solo, ou peut-être pas. Il est presque certain qu’Yves-Noël Genod, artiste solaire, chantera / dansera / se lancera dans des dérives ébouriffantes de comique et de tristesse. Mais on peut aussi avoir des surprises. Pour comprendre comment travaille Yves-Noël Genod, il faudrait raconter cette anecdote dont il raffole : Coco Chanel, après quelques ennuis à la Libération, revient enfin à la couture. Un journaliste lui demande ce que sera sa collection. Et elle de répondre : « Comment voulez-vous que je le sache, je fais mes robes sur les mannequins ! ». C’est un peu l’attitude de Genod : créer sur le motif, selon l’humeur du moment. Un vieux mot grec dit bien le fond de l’esthétique de l’artiste : le kairos, l’occasion, le bon moment. Voir où on en est, à l’instant « t », dans le flux de la vie, et inventer à partir de là. Et donc, il n’y a pas de ligne générale dans les spectacles de Genod : « Les systèmes s’inventent pour chaque pièce (ou presque). À Avignon, un texte servait de fil rouge et je digressais à partir de là, je racontais ma vie, et Duras, et truc et machin. » Au Théâtre de la Cité, peut-être qu’il racontera sa vie, mais ce qu’il raconte, et comment, ça dépend de l’endroit, de dehors, du contexte, du temps qu’il fait, du texte, de tellement de choses. Comment Genod se sert-il des textes qu’il utilise ? En picorant, en cherchant la phrase ou le paragraphe qui va. Ainsi, si on lui demande quels sont les cinq mots qui orientent son esthétique, il ouvre naturellement le livre qu’il a avec lui, les Œuvres complètes de Rimbaud, et dit : « ami, courage, merde, saisons… bon, et il en manque un… » Ce manque, c’est exactement ce qu’il comble à coup de virtuoses et délirantes improvisations. « Enfin, je fais croire que j’improvise. »

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