Saturday, August 13, 2011

Cher monsieur Frydman,

Voudriez-vous être mon mécène ? J’ai des dizaines de projets à mener à bien. Des projets qui ne supportent pas la lenteur des procédures (cause de suicide énoncée dans Hamlet). Des projets offerts, ouverts comme des surprises, qui doivent apparaître ainsi pour le public, s’ouvrir comme en bouquet, en faisceau. Le public doit même avoir l’impression que c’est ce qui le comble exactement, à l’instant juste, ce dont il rêvait secrètement. Je ne conçois pas le théâtre autrement : un événement de facilité. S’il s’agit d’imposer des formes lourdes, je n’en suis pas. On sait ce qui alourdit les formes (l’appareil d’Etat qui se subventionne vingt fois d’abord quand il croit subventionner un artiste – et les lois qui se superposent). On sait aussi ce qui les allège : le faufilement, le surgissement, le kaïros. C’est possible, je le sais, de traverser les apparences. Je l’ai fait avec des dizaines d’acteurs merveilleux depuis huit ans – plus de quarante spectacles dont la moitié, au moins, sont des chefs-d’œuvre – je ne parle pas de mon travail, je parle du travail des acteurs – et avec le soutien de quelques programmateurs (qui ont ainsi gagné leur place au paradis). Je l’ai fait aussi en solo l’année dernière dans le off d’Avignon. Vingt-cinq représentations débordantes, spectacle gratuit avec champagne offert dans la plus belle salle d’Avignon que je connaisse, La Condition des soies (dirigée par le compagnon de Kataline Patkaï, Benjamin Boiffier). Cette dernière opération de séduction ne m’a pratiquement rien coûté – à votre échelle – mais personne n’a été payé et j’étais seul en maître de cérémonie, mais il faudrait maintenant votre soutien conséquent, car j’ai du pain sur la planche – nous aurions ensemble – mais je me chargerais de tout – du pain sur la planche !

La saison qui vient, je dispose déjà de quatre salles intra-muros à Paris, mais sans budget correspondant, le TCI, le théâtre de la Bastille, le Rond-Point, La Java. Je suis en contact aussi avec les Bouffes du Nord. Voilà pour Paris. Excusez du peu ! Je voudrais aussi retourner de manière flamboyante à Avignon l’été prochain. Pourquoi pas ? Ce qu’il manque, c’est le nerf de la guerre. La guerre, la guerre, la guerre ! Vous en savez là-dessus mieux que moi.

Voici, pour illustrer cette demande, quelques photos, quelques liens vidéo de mon dernier spectacle, 1er avril.


Au plaisir, de toute façon, de vous revoir

Yves-Noël Genod

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