Sunday, October 23, 2011

Le Mot frèrejumeau dans un angle de village




Il y a un pays de toujours moins d’angoisse qui n’est pas sans angoisse. Vivre, cela doit s’occuper, mais l’occupation, on le sent, n’est pas concrète. C’est dans ce jeu du concret & de l’inconcret que l’homme habite en poète. Ce jeu du manque & du désir s’appelle l’amour. La société est incroyablement tournée vers les enfants, mais que font-ils de leur vie adulte, ces petits monstres ? Ils apprennent tout très bien, grâce aux jeux. L’éveil, l’éveil, ils sont certes très éveillés. Un être humain, c’est dans la discrétion infinie qu’il se reconnaît, presque une absence. A lui-même, certainement, non à Dieu. Les forêts sont encore pleines. On (...) sent si peu sur la terre. Oui, la mort, c’est difficile d’y penser toujours & que ça ne soit pas une attente. &, la vie, c’est difficile, oui, de n’y penser jamais et que ce soit lavie. La vie si actuelle des arbres aussi avec nous et des vaches dont nous ne voulons plus le lait, plus le lait, gardez-le, c’est mauvais. C’est mauvais comme le ciel. (Que le lait soit mauvais, c’est aussi de la poésie, mais c’est une poésie dure : « lait noir ».) Toimoi, toi qui voulais être aimé, je me penche vers toi, toi qui tuerais père&mère, comme disait Lætitia Dosch, pour réussir, pour y arriver... « & n’omets pas de passer mon bonjour à Vanessa, petite peste. » On ne peut se satisfaire de rien, c’est peut-être la clé, mais c’est aussi un problème. Oui, chacun. « Bonjour, madame, vous avez 30 enfants ? – 29. – 29 ? – Nous, on a compté 29… » Il est tout sourire comme une brute adorable. Oui, ça m’ennuie, ça passe beaucoup par les yeux. Le coucher de soleil aussi passe par les yeux, mais, après tout, que savent les savants ? Cette planète… avec sa lumière… & l’homme aussi est sa lumière… Une lumière de luciole un petit peu solitaire quant à sa capacité à ne pas l’être... Solal hoquetait de rire à travers ses larmes. J’avais toute une histoire pour arriver à cette phrase. Soyons paresseux. Arrêtons l’histoire, allons à la phrase (si elle se présente). & le rapport à l’autre ? Préférez-vous ou ne préférez-vous pas ?... D’être gonflé par l’être, est-ce si régulier ? « A voile & à rame », avait écrit mon père sur le menu de leurs noces d’or. « Encore heureux qu’il n’ait pas écrit « A voile & à vapeur » », a dit son jeune frère surnommé John. C’était un Festen sans violence, cette réunion de famille, très doux même, très discret. Les gens vieillissent d’une voix si suave – dans cette famille – d’une voix si suave, si douce et si suave… Un peu de dureté chez celle qui n’était pas là, peut-être, Suzanne, qui va tous les jours au chevet de Marius atteint de maladiedeParkinson. Marius a dit : « Si je ne peux pas rester une après-midi seul, c’est que je suis déjà mort », mais elle n’est pas venue, dédiée infiniment, quotidiennement. On sent qu’il y a des parts de nous qui sombrent et qui se taisent... La poésie progresse en rien, c’est étrange, la vague au « sourire innombrable », non, ce que je lis aujourd’hui – de Stéphane Bouquet – n’a pas progressé par rapport à Eschyle, Prométhée enchaîné – toujours, toujours.

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