Friday, October 21, 2011

« Moi, j’aime bien Fillon, mais l’autre va lui mordre les couilles, ma copine Dati, jusqu’à ce que mort s’en suive… »




Comme tout le monde, j’aime Rachida Dati… Son nom sonne comme celui d’une star, elle a l’histoire d’une star – ses robes Dior, au moment de son passage au ministère de la Justice, resteront pour l’éternité… et je la rencontre à la descente du Thalys à Bruxelles. Je vais voir Jean Biche dans son show chez Maman, c’est le début de la journée, j’arrive à Bruxelles dans la claire journée et Rachida Dati descend aussi du train. Elle est exactement comme à la télé (pas de tromperie), elle est rayonnante, enjouée, éclatante de joie et de liberté. Elle est en talons d’au moins dix ou douze centimètres, en jean-tailleur, peut-être juste un petit sac (pour compléter la parure, l’uniforme de conquérante). Elle n’est pas seule, elle parle, très volubile, avec un homme accessoire-assistant, un homme de la « région homme », celle qui combat, celle qui travaille. Elle, son arme, c’est qu’elle débarque – dans la région homme – et son arme – son arme, c’est qu’elle est à la fois le gun et la girl – tout un cinéma, comme dit Jean-Luc Godard… Elle débarque dans la région homme et éternellement débarque, elle n’a pas de bagage, elle ne travaille pas, elle ne combat pas, elle est juste là, en plein milieu, comme une étoile, Rachida, et intelligente, sa seule arme : l’intelligence et que je suis une femme, vous allez mourir les hommes ou vivre en m’aimant. Vous allez m’adorer. Je suis nue.

Une scène que j’avais oubliée en vous parlant – pourtant je l’ai racontée beaucoup. Soudain un Arabe – un autre Arabe – se détache de la foule – ç’aurait pu être l’assassin de Sissi. Soudain un Arabe, un immigré, un pauvre est sur elle et lui demande, il lui demande, ça se voit, Rachida, s’il te plaît, fais qqch, Dieu te préserve, Dieu te rende service, fais qqch pour moi et ma famille, je ne sais… Il demande. Il l’a reconnue, il tente le tout pour le tout. Il croit en sa chance. Dieu lui fait un signe. Il lui dit : joue, voici Rachida. Je mets Rachida sur ton chemin, lui dit Dieu. Mais Rachida se sauve, effrayée, elle marche plus vite. L’homme avec qui elle parlait s’interpose (de sa région homme posée, forte, puissante, patriarcale). Elle cherche à fuir au plus vite la scène de la pauvreté, la scène de la misère (bien sûr, elle ne le cache pas : qui est d’où elle vient). Le pauvre homme rejeté, elle déjà hors de portée, rassurée, lui jette au-dessus de son épaule, sans le voir : « Envoyez-moi un mail… »






Ecrit en écoutant Graceland (Paul Simon).


« And I see losing love
Is like a window in your heart
Everybody sees you're blown apart
Everybody feels the wind blow »

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