Monday, December 19, 2011

Balibar-tabac (titre provisoire)

Claude Régy avait envoyé Claude Degliame se faire faire une robe par Madame Grès. Madame Grès a donc placé Claude Degliame entièrement déshabillée au centre d’une pièce à la moquette épaisse et elle a commencé à redérouler le tissu autour d’elle. Les fameux drapés. « Taffetas carton, bleu canard, un rien ténébreux. » Coco Chanel disait, elle aussi, qu’elle ne savait pas à l’avance comment serait sa collection car elle faisait « ses robes sur les mannequins ». Une fois de plus et après le somptueux diptyque de la Cité internationale intitulé : – je peux / – oui, Yves-Noël Genod propose une nouvelle pièce – toujours la même, diront les aigris – en forme de manifeste. Certes, il s’agit toujours de laisser les acteurs se vêtir de leur imaginaire. Les acteurs sont souvent au service d’une mise en scène, voire d’un metteur en scène. Non, chez Yves-Noël Genod, il n’y a pas de mise en scène, il n’y a pas de metteur en scène. Il y a le monde, il n’y a rien. « Je suis ce qui m’entoure. / Les femmes comprennent cela. / On n’est pas duchesse / A cent mètres de son carrosse. », dit le poète américain Wallace Stevens dans un poème justement appelé Théorie. C’est l’hiver, l’été ou le printemps, l’homme est déshabillé, mais l’homme, sur cette terre, habite en poète.

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