Sunday, May 27, 2012

Mon plaisir...



J’ai été transporté pendant le Manège du Parc. Transporté dans un autre monde, beau, simple, apaisant. Un monde où la lumière, maîtrisée et magnifiée par Philippe Gladieux, va d’un subtil jaune orangé en fond de plateau jusqu’au plein soleil sur les trois fenêtres, lorsqu’elle ne s’éteint pas progressivement au passage de M. V.-C.
Lumière qui s’enflamme, aussi, lorsque le diable revêt ses habits de feu, où quand une allumette élancée illumine et se fume.
Ça fume mais pourtant, oh surprise, pas de fumigènes à l’horizon. Dans le Manège du Parc, ils sont substitués par de l’eau vaporisée et la fumée d’un feu (encore un) de papier au bout d’une branche.
Des souvenirs de ce manège, j’en ai plein la tête qui tourna sous les effets des bulles offerte à l’entrée (merci !) : une délicate scène de toilette d’Alexandre Styker, le dos crawlé de M., les sourires de Valérie Dréville, la pluie timide sur les vitres, les soyeux cheveux blonds de Dominique Uber et sa nuisette qui épouse si joliment ses fesses, le spontané incontrôlable des poules, les ailes omniprésentes de ces mêmes poules, celles roses des poules luxueuses que tu sais si bien choisir et celles de l’éventail-papillon dans les gradins.
Les gradins, parlons-en ! Pendant que le beau irradie le plateau, il se propage également dans les gradins. Par tes acteurs d’abord leur proximité, leurs montées des marches. Mais, plus remarquable et involontaire, par le public. Je pense à ce fin rayon de lumière qui coupe la chaussure à talon aiguille de la spectatrice du 2ème rang côté cour et les gracieux mouvements de pieds, jambes et mains – chorégraphiés sans le vouloir – de la ravissante critique assise derrière elle.
Le manège s’est arrêté, les bulles cessent leur effet. A quand le prochain tour ?
Merci de t’être si bien occupé de nous personnellement,
Sébastien
(le voisin de palier)

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