Le Lien pour le son (entre autres)
Oui
cher Dispariteur, nom d'un cadeau !
Et toi
ici ? Je viens de rentrer de Bologne, élection… Après avoir joui quelques jours
encore de la tendre sollicitude de ma grand-mère Argia (Ar-gi-a), dans sa
maison pleine de fantômes, à l'orée des collines. Sous le soleil,
avec les résonances...
Quand
on s'est rencontré et écrit un peu, j'ai pensé à Shéhérazade. Pour les
histoires qui chaque jour sauvent (savent, suaves). Puis à Proust terminant
une lettre par « Je vous en prie, ne me répondez pas, le printemps ne nous
remercie pas de l'aimer ». Je t'ai lu en imaginant le livre de photos de
Bologna – rossa, grassa e dotta – te suivre dans ta dolce vita romana. Bologne,
Avignon, Roma, villes de papes. Ce livre que je ne pourrai pas t'offrir, c'est
aussi celui de ma sœur Daphné, etc. (précieuse amulette pour enfants transplantées,
dis-moi que tu ne l'as pas déjà donné ! ). Pour toi j'ai ramené un
autre livre d'images. En survolant les Alpes j'en étais à la théière
d'Aladin, qui te ferait apparaître au détour d'une arcade ocre rouge, avec
mademoiselle Fontana et son recorder, Gianni Peng et l'Agneau, the Devil Girl,
la psychanalyste aux chiens, le tourne-disque, robes de princesse, guitare et
hache…
Et la
semaine s'est incarnée, fiat lux ! Feu d'artifice, le temps d'un battement de
cils. Bologne est encore pleine des échos de ce passage, enamourée, toute
bruissante de l'épopée du Palace qui a continué de diffuser qui sait quoi de sa
grâce désinvolte – generosa follia. Silvia m'a donné l'argent de tes
dernières courses, petits pois, fraises des bois, guimauve azur, dragées argentées.
Détendue, très heureuse par ton travail. Des festivaliers disent l'avoir vécu
comme le point d'acmé, d'autres comme un moment si rare qu'ils l'arriment à la
vision d'un temps cyclique qui ne rendrait à nouveau possible le surgissement
d'un tel événement (« crise exquise ») que dans un futur lointain… Si
c'est une tapisserie, c'est la comète de Bayeux !
« Qu'il
vienne, qu'il vienne, le temps dont on s'éprenne ». Bien sûr traduire
Salvatore, j'ai déposé chez lui, via San Vitale, un livre des poésies de Rimbe,
version bilingue, délicieusement ;) A nera, E bianca, I rossa, U verde, O
blu. Carnaval.
J'ai vu
Elisa, des mots d'amour plein ses jolis yeux clairs – tu as écouté ses
enregistrements ? Salvatore dit un poème où il est question d'un arc-en-ciel
que ne précèderait aucune tempête, qui serait une paix sans guerre. Pamela
s'y fait appeler Silvana avec son italien chaloupé de colombienne, le
réceptionniste évoque la jambe de Dominique prise en flagrant délit dans le
lavabo du bar, s'épilant. On entend Jonathan en Madonna, Alberto et
sa chanson génoise, Kate, Philippe, des clients de l'hôtel ravis de
s'engouffrer dans la brèche et Giovanni qui songe à « ce qu'on a trouvé en
[lui] »…
http://www.brainstormingartproject.blogspot.it/
http://www.brainstormingartproject.blogspot.it/
J'ai vu
aussi Teresa, un matin, limpide, toute en bonnes paroles pour la délicatesse
avec laquelle tu as su rencontrer Vittoria et son frère, leur offrir de
« se connecter avec leurs talents ». Je lui ai demandé l'email
d'Arfedele, que j'ai eu au téléphone, qui m'a dit de te transmettre encore
ses amicales salutations, ému. La beauté, dit le père.
Oui,
c'était sportif d'entendre et de donner à entendre ces salves de pensées
hétéroclites, paysages, trésors, armes, injonctions et abandons… en
glissant d'une langue et d'un costume à l'autre. Les Magic Five et
l'improbable troupe, à chacun sa tonalité. Quelle joie surtout ! Très
multipliée d'avoir été partagée avec Léonard et Salomé, et on a envie oui de
citer chaque nom. Mais comment s'appelait le Boa invisible ? Silvia et
Daniele écrivent « potenza senza potere ».
Il
faudrait que l'on se voie pour les rushes, je vais récupérer les deux derniers
jours qui sont dans l'appareil photo de Dom, et prendre contact avec Marlène
qui a les images tournées par Marie-Frédérique pour les rassembler, Silvia
aimerait bien qu'on les lui envoie.
d'ici
là, grazie 1001 e abbracissimi
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