La Suspension du feu
Par la fenêtre, je revois
les tableaux de Corot, de Millet, que j’ai vus au Louvre, au musée d’Orsay…
Pendant longtemps, je crus
que le train s’était trompé de route… les régions étaient si vertes, les nuages
si bas… Tout montait comme en Asie, entre le ciel et la terre pas d’espace. Je
ne reconnaissais rien. J’avais reconnu les vaches blanches, mais c’était il y a
longtemps. Je n’aurais pas été
surpris de voir, suspendus aux branches des nuages, des singes. Il y avait
beaucoup de tunnels aussi. Et le livre que je lisais s’intitulait : J’adore. C’était à jamais les ruines du monde (romantique).
Des vallées, du relief, des gouffres – cette lumière rendait tous les
gouffres. Je me demandais si la ligne avait changé, avait été refaite, si nous
passions dans les Alpes ; nous devions rejoindre Marseille en trois
heures. Les nuages, les nuages à toucher du doigt. De ces nuages, larges et en
relief – et de ces nuages comme les doigts du relief… qui flottaient, flottaient dans l’air sans bouger comme des
poissons…
Labels: voyage satsang
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