Saturday, October 20, 2012

Le Nil



Toute mon attitude, après tout, est de donner mes sources. Par des citations, paraboles. Longue haleine. C’est l’attitude de toute ma vie. Cela pourrait-il faire la matière d’un livre ? Rien n’est moins sûr. Des petits contes. Des titres. Un livre se perdrait. Un livre aurait l’usage inverse : perdre les sources. Les sources du père. Le père des fleuves. 







Il faut beaucoup d’audace pour écrire. Beaucoup d’inconscience. Si peu de choses sont valables même si vous écrivez tous les jours, sans fin sans cesse. Beaucoup de désespoir, donc (dans ce sens). Même dans mon cas, il faut tout ça. Dieu soit loué, je ne suis pas rivé à l’écriture. Je vois les écrivains comme des maudits. Des damnés. Punition divine – plutôt que de profiter du paradis – : écrire. 








Si les écrivains sont damnés, une seule chose peut les sauver, une rédemption : l’oubli. Mais, le plus souvent, les écrivains sont occupés, indéfiniment, à nommer leurs sources. Indics. Rapports de police.    






J’écris des paraboles. Je ne suis occupé qu’à ça : donner mes sources. Je ne parle que des gens que j’aime. Les fautes graves de mes amis, je les passe sous silence. Il y a un faisceau de présomptions. 

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