Thursday, October 25, 2012

Vie ou mort – il faut choisir (proverbe indigène)



Une fois, Marguerite Duras m’avait fait remarquer que tout le monde n’écrivait pas. J’en sais maintenant la raison. C’est extrêmement pénible et difficile. Lire est du même acabit. S’il y a un lieu qui me fait horreur, c’est bien une bibliothèque. Babeth m’a montré celle du château. Deux pièces remplies de couvertures dorées, parfois de livres non encore reliés (ils sont bizarres, on dirait des bernard-l’hermite sans coquille). Babeth m’a montré les livres de classes de la sœur de la fille de Louis XVI. Ça paraît bizarre à dire comme ça, « la sœur de la fille de Louis XVI ». J’ai peut-être mal compris. Louis XVI et sa fille, je suis sûr, j’ai bien retenu. Très émouvant. Très, très bien écrit. Je ne sais pas si c’est elle qui les a écrits pour pouvoir les relire ensuite – des histoires d’Alexandre, etc. – ou si c’est quelqu’un d’autre. Ils sont reliés, eux aussi, magnifiquement. Il y a son portrait. Babeth m’a aussi montré un Rubens qui ne m’a pas semblé particulièrement exceptionnel (une espèce de Christ sanguinolent), mais, tout de même, cela doit être d’une valeur inestimable. Babeth m’a dit que cette bibliothèque – qui contient les choses les plus précieuses – est la seule partie du château qui ne soit pas assurée. Ça doit valoir trop cher. Ça fait frémir, quand même. « Mais, Babeth, comment protégez-vous cet endroit ? – On ferme à clé et on ne le fait pas visiter. – Mon Dieu ! »

C’est-à-dire que tout bouge et on est sûr de rien. On se retrouve au détour d’un chemin, mais on se retrouve comme un étranger. Un étranger parmi tant d’autres – y compris soi – pour lequel on a de la bienveillance, dans le meilleur des cas. Le blog servirait à se défaire de l’écriture au plus vite. * Si vous saviez aussi ce que je m’empêche d’écrire ! Mais parfois ma paresse – cultivée pourtant – n’est pas assez forte, assez puissante pour m’empêcher d’écrire ce qui a simplement traversé ma pensée – de tirer à la ligne. Lire, ça sert juste à une chose : à se retrouver dans la réalité et à remarquer comme elle est magnifique, réelle, infinie et vivante. Si réussie. Pas comme tous ces cauchemars et ces contes fantastiques que sont tous les livres – oh, tellement décevants ! A Toulouse, je mangeais dans le restaurant qui s’intitule : « Sans mensonge » et c’était là que j’écrivis cette réflexion – sur le livre des nouvelles de Rudyard Kipling qui me promène en Inde. Finalement, je suis d’accord avec Babeth, c’est vrai que le Gaillac, c’est pas le meilleur des vins… **






* Pourquoi attendre un éditeur ?
** Je devais déjà être atteint de l'hépatite A.

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