Le Cabinet de la Mort (2)
« L’œuvre d’art que j’admire, la personne que j’aime, le livre que j’écris ne me survivront pas ou guère, et j’en vois déjà la disparition en filigrane alors que je suis moi toujours en vie. Ce n’est pas moi qui quitte tout cela ; c’est, plus profondément, tout cela qui me quitte, que j’aime sans pouvoir l’arracher à la mort. »
« Debemur morti nos nostraque — nous sommes dus à la mort, nous et « nos choses ». »
« La mort que l’âme doit vaincre n’est pas tant l’unique mort qui met fin à la vie, que la mort que l’âme éprouve sans cesse durant qu’elle vit dans le temp. »
« C’est là un des derniers mots de Mallarmé (dans le Coup de dés) et l’expression ramassée de la pensée qui paralysait sa faculté créatrice depuis toujours : « rien n’aura eu lieu », — rien, pas même la poésie. Le pouvoir de Dieu est celui du Diable : les 2 se confondent dans ce pouvoir outrecuidant de la mort qui est d’annuler ce qui a existé, de faire en sorte que ce qui existe n’a pas d’existence. Le monde ne souffre pas de devoir finir, il souffre de ne pas avoir commencé : de ne pas avoir encore « eu lieu ». »
« C’est là un des derniers mots de Mallarmé (dans le Coup de dés) et l’expression ramassée de la pensée qui paralysait sa faculté créatrice depuis toujours : « rien n’aura eu lieu », — rien, pas même la poésie. Le pouvoir de Dieu est celui du Diable : les 2 se confondent dans ce pouvoir outrecuidant de la mort qui est d’annuler ce qui a existé, de faire en sorte que ce qui existe n’a pas d’existence. Le monde ne souffre pas de devoir finir, il souffre de ne pas avoir commencé : de ne pas avoir encore « eu lieu ». »
« At nox atra tristi caput circumvolat umbra — et pourtant une nuit noire enveloppe sa tête de son ombre triste. »
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