L a Seine, la Normandie
Je suis amoureux de moi-même.
Mon narcissisme me sauve. Je regarde mon corps dans la loge après avoir joué et
je m’aime. Je sais que je rentrerai seul comme tous les soirs à l’hôtel au bord
de la mer, mais mon narcissisme me sauve : je m’aime moi-même. Peut-être
pourrais-je l’être plus encore, beaucoup plus encore pour arriver à convaincre
qq’un de m’aimer encore, mais, mais, mon Dieu ! peut-être que ça ne
changerait rien au problème. Je me regarde dans la glace, je regarde mes pieds,
chaussures, chaussettes, torse, chemise et je m’aime à mon tour, pas assez pour
attirer chaussure à mon pied… Et Paola m’écrit : « Je sais, je suis impertinente, entre nous pas de coup de
foudre, mais, moi, je suis trop convaincue qu’une grande histoire d'amour pouvait
naître :-) » Mais c’est un message Fb et je n’ai plus confiance en Fb en
ce moment — depuis que j’ai dit que
je cherchais des Blacks et que des dizaines de cochons roses (peut-être une
centaine maintenant) se sont présentés à la place, je n’ai plus
confiance ; ça m’a stressé. Ce soir, je vais dormir au bord de la mer.
L’air est si pur ici ! Ma vie serait changée. C’est l’architecture d'Auguste Perret. Elle est belle. Nous jouons dans un ancien hangar du café
Legal. Je pense à Marguerite Duras — parce que je suis tombé sur une vieille
interview de Yann Andréa. Quelle folle elle était ! il déballe tout.
C’était au moment de la sortie de son livre Cet amour-là. Marie-Thérèse Allier, c’est rien, à côté ! Il ment
un peu, cela dit… Il dit qu’après sa cure de désintoxication (M.D.), elle n’a plus touché à une goutte d’alcool. Eh bien,
non, parce qu’à un moment elle a recommandé des coupes de champagne, on se
disait : « Merde ! elle reboit… » parce qu’on avait dans la
tête ce qu’elle avait dit que les médecins lui avaient dit : « Même
pas un bonbon au rhum ». J’ai beaucoup pensé à Marlène Saldana, à Thomas
Scimeca, à Jonathan Capdevielle, ma troupe originelle… parce que je me
souvenais de ces interprètes fabuleux, Papy Ebotani et Dinozord, à Versailles,
les meilleurs interprètes que je n’ai jamais eus — et voilà pourquoi je cherche
des Blacks ! — Je me souvenais le plaisir que j’avais eu d’avoir vu (pour la
seule et unique fois) ces interprètes immenses, Thomas, Marlène et Jonathan déstabilisés par plus forts qu’eux. Maintenant, il y a
le dance floor en bas, dans ce hangar aménagé, en face de la station BP.
Finalement, j’ai redonné le texte de Jean-Michel, L’Invention de la course à
pied (et autres trucs). Je devais faire
3 interventions dans la soirée, ouvrir, au milieu et finir, je l’ai tronçonné,
3 1/4 d’h. Le dernier 1/4 d’h a été court parce qu’en fait, j’ai gagné du
temps depuis la générale à Marseille lundi dernier… Qu’est-ce que je vais faire
au stage ? J’aimerais que ce stage ne m’épuise pas, je le suis d’avance.
J’espère que les gens ne seront pas d’un niveau trop faible… Tout le monde est
merveilleux, mais il y a ce problème de la différence de niveau — comme ma
mésaventure Fb me la appris : si on ne sait pas distinguer blanc et noir,
le niveau est trop faible. « Il faut protéger le fort du faible », a
dit, je crois, Nietzsche. Protège-moi, maman ! protège-moi, papa ! de
tous ces imb... qui prennent le réel pour donnée négligeable. Je ne veux
pas, je ne veux pas avoir des amis qui me font peur. Je suis, ce soir, au bord
de la mer et je suis heureux : j’ai fui Fb et je tombe dans les bras de
Morphée. Des ailes de papillon battent rapidement et silencieusement...
Labels: le havre
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