T he Unconceivable Idea of the Sun (lettre aux stagiaires de Vitry)
Mes centres d’intérêt, en ce
moment : Nerval. Aussi, cette pièce de Peter Handke : L’heure où
nous ne savions rien l’un de l’autre…
J’aimerais que ce soit la vie… C’est-à-dire des personnages ultra dessinés
comme dans la rue et en même temps vidés, désinvestis comme dans la rue aussi. (Les gens ne sont pas ce qu’ils sont… il paraît que c’est sartrien.) Les dessins
sont nets, littéraux, mais dans tous les sens (selon la phrase de Rimbaud). J’aime
aussi la pièce de Botho Strauss Grand et petit, que je connais par cœur et que je viens seulement de
retrouver dans la traduction du spectacle de Claude Régy qui a bouleversé ma
vie (vu à Lyon quand j’étais encore un enfant). Et que je vous apporterai
(celle que l’on trouve n’a rien à voir, très mauvaise). Vous pouvez vous
intéresser à Wallace Stevens, c’est exactement ce que l’on cherchera à faire.
Il y a pas mal de poèmes en anglais (en français, je ne sais pas) sur le Net.
Par ex, cette phrase est de lui : « La vie est une affaire de
personnes et non de lieux. Mais pour moi la vie est une affaire de lieux et
voilà la difficulté. » Oui, c’est ce sur quoi nous allons
travailler : « I am what is around me ». (Par ailleurs, dans ce
poème intitulé Theory, il dit
pourquoi les femmes sont meilleures en général dans ce métier :
« Women understand this. / One is not duchess / A hundred yards from a
carriage. ») Je me permets donc de ré-insister sur les costumes, l’extrême
précision de l’apparence car, ce
que nous voulons dire, c’est que l’apparence est tout et qu’à l’intérieur, l’être, c’est n’importe qui. Quand c’est vraiment beau, on a vraiment
l’impression qu’il s’agit de n’importe qui, « le secret le mieux partagé du monde parce qu’il l’est par tout
le monde », dit François Tanguy, le comédien (ou l’auteur, le peintre, etc.) a disparu. Wallace Stevens le dit aussi, bien sûr, beaucoup, et
aussi dans une phrase que je n’ai pas retrouvée, qqch
comme : « Il est poss que, pour le soleil, apparaître soit
être ». C’est ce que nous faisons, nous aussi, du show. Tchekhov, bien sûr, très apprécié, Shakespeare,
toujours… etc. Tout et rien. Car c’est la rue. Révisez ce que vous avez déjà
traversé, c’est-à-dire les matières, des scènes dont vous avez déjà la mémoire. Les « talents cachés » doivent
être partagés ! Si vous pouvez danser, chanter, jouer d’un instrument,
faire le clown, marcher sur les mains… vous êtes bénis des dieux ! Si vous
êtes beaux, vous l’êtes aussi. Mais créez la beauté autour de vous (ça ne
devrait pas être trop difficile à Vitry) et glissez-vous-y comme dans un gant,
c’est facile et ce n’est rien car c’est impossible et, si ça arrive, c’est que vous serez bénis !
Celui qui a un chien vient avec son chien, celui qui a un bébé vient avec,
celui qui a la musique vient avec, celui qui a la vie vient avec,
YN
Labels: correspondance stage
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