L 'attente
Vivons-le comme des
vacances, je suis dans une ville de province, j’attends le client, j’ai
sommeil, je suis allongé sur ce lit de fortune dans une boîte dans une salle de
la mairie, je suis maquillé et mes bagues m’empêchent un peu, à la main gauche
de taper…
J’ai fait ce voyage qui
déchirait la France, j’ai lu une phrase ou 2 qui m’ont ému parmi la foule dont
je ne pouvais pas voir les visages : tous ont leur raisons, tous sont des
génies — que me manque-t-il pour me contenter de tout, des autres, de la télé,
comme Marguerite Duras s’en contentait, je peux en témoigner, elle laissait la
télé toute la journée allumée chez elle, dans le train, elle ne lisait pas,
elle parlait avec tout le monde…
Moi, je ne suis pas de ce monde,
je n’ai pas encore trouvé la porte qui m’amènerait jusqu’à moi, moi comme
faisant partie de ce monde, je
rêve encore…
Ce rêve étrange me porte
sur les nerfs (et ces bagues me font mal aux doigts — à la main gauche). Le
client se fait rare : il n’y a personne, il est 21:05, c’est ouvert depuis
19:00 et personne n’est venu sauf un groupe de collégiens, je les ai entendu
dire derrière le rideau qu’ils préféraient revenir plus tard car ils
attendaient leurs copains, je ne sais pas ce qu’ils étaient venus faire alors, voir
si ce n’était pas la big fiesta ? ça ne l’était pas — ah, on me dit que
« les premiers sont en train d’arriver » — je ne bouge pas, on va
attendre…
Labels: carcassonne
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