Saturday, November 02, 2013

L ’Hypothèse d’Alain Badiou


Au stage, les filles, très nombreuses — on se souvient que, sur près de 200 demandes, j’en avais retenu 70 —, étaient d’un excellent niveau, les garçons étaient d’un niveau nul. Je n’exagère qu’à peine. Il y a eu surtout un jour, le mercredi, je crois, où j’ai voulu faire — je ne sais pas ce qu’il m’est passé par la tête — un groupe de filles le matin et un groupe de garçons l’après-midi. Ça a été tragique ! Les filles : somptueuses, le matin, surdouées, que de l’air, magnifiques (peut-être ce qu’il s’est passé de plus beau de tout le stage, cette matinée) — et les garçons, l’après-midi : atroces, d’une laideur insupportable. Ça a été l’hécatombe. Avec Bénédicte, on a cherché des explications (à ce phénomène sidérant, que je connaissais — il est connu —, mais, somme toute, pas à ce point), on en a donné quelques-unes. Aujourd’hui, j’écoute cette conférence où Alain Badiou donne une explication à ce phénomène (d’époque) et qui, bien sûr, ne concerne pas uniquement le théâtre, ç’aurait été étonnant… Merde, les gars ! «  Le caractère enfantin de la vie des adultes, parce que c’est ça, l’adolescence éternelle, c’est qqch comme une puérilité universelle. Puérilité universelle liée aux figures de la consommation. Et ce caractère enfantin de la vie des adultes, à mon avis, est particulièrement visible chez les adultes de sexe masculin. Il suffit de les voir dans la rue. Et pourquoi ? Parce que le sujet qui comparaît devant la marchandise doit rester un enfant qui désire de nouveaux jouets, fondamentalement, n’est-ce pas ? Et c’est bien ce qui se passe… Les nouveaux jouets peuvent être des gros jouets… (…) Et si les fils sont depuis toujours immatures, les filles, elles, sont depuis toujours matures. Et il faut donner de ça qu’un seul exemple : la réussite scolaire. (…) Partout où il s’agit de la réussite sociale et symbolique, la fille-femme l’emportera désormais sur le fils incapable de surmonter son adolescence. Ce qui, entre parenthèse, montre que le fond de la question n’est pas la misère sociale. »

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