T hat is the question
Olivier Steiner
Yves-Noël, j'ai du mal à
trouver mes mots, comment dire ? Tu sais, j'ai toujours aimé ton travail et je
l'aime toujours mais hier soir ? que s'est-il passé ? Certes il y a de beaux
moments, quelques images fortes et nouvelles mais globalement j'ai eu le
sentiment d'un « truc » très effiloché, qui avait du mal à prendre
corps et ce malgré tous ces beaux corps (ceux des filles en particulier)... Ce
n'est qu'un avis très subjectif, peut-être ai-je vieilli ou j'étais fatigué
hier soir... mais, voilà, je ne voulais pas te laisser sur un silence. A
bientôt (ils sont beaux, les moments Baudelaire dans le noir)
— Oui, c'est les retours
que j'ai, globalement. J'ai eu trop peu de temps, trop ambitieux sans doute...
Si tu as des choses plus précises pour voir comment je peux agir ce soir,
dis-moi et je t'appelle...
— Problème de téléphone, je
suis en vadrouille tout l'aprèm et sans batterie (là suis dans un cybercafé)... Quoi te dire d'utile ? c'est un peu vertigineux... Je dirais que les scènes
gagneraient si elles se suivaient de façon plus fluide, si elles se
chevauchaient... ça pourrait être plus « libre » et plus sauvage...
est-ce que ça t'aide ? Tu vois, c'est l'histoire des deux petits garçons avec
le chien peluche : « Allez, à la niche ! — Non, il n'est pas vivant.
— Si, il est vivant, etc. » — eh bien, il faudrait que tes acteurs croient
mordicus que le chien est vivant... Dans Chic by Accident ou au Rond Point tes acteurs étaient tous dans un
même « délire », une même réalité, (un même credo ?), même s'ils
étaient très différents. Là, c'est plus triste, plus désolé. Ou alors tu fais
un spectacle sur une certaine désolation ? Mais alors il faudrait qu'elle soit
plus assumée... La tristesse de ce spectacle donne l'impression qu'elle n'est
pas voulue, alors on sort avec un sentiment de malaise... Un point précis pour
finir : modère un peu tes chanteurs lyriques... quand ils se mettent à jouer ou
à faire des blagues, c'est pas très bon... parce qu'ils jouent, et c'est un peu
artificiel (surtout le mec) Voilà mes pauvres mots, Yvno, je ne sais pas si ça
peut t'aider, j'en doute, mais c'est ce que je peux faire depuis un
cybercafé...
— Ah, tu me rassures ! c'est
les premiers mots du spectacle : « Vous êtes un beau ciel d'automne, clair
et rose / Mais la tristesse monte en moi comme la mer (et tutti quanti
!) » Bien sûr, c'est donc sur la tristesse et, bien sûr, je ne l'assume
pas (qui l'assume ?) Oui, pour le chien vivant... enfin, c'est toute la
question... Bises
— Alors c'est très réussi !
car on sort de ce spectacle avec le sentiment d'avoir traversé une vague (douce
mais qui emporte) de tristesse... Bises
Labels: correspondance zelda
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