Comme
tu sais — car je l’ai si souvent exprimé — en fait, depuis ce que tu avais
écrit sur Oh, pas d’femme, pas d’cri,
tu es qq’un d’essentiel pour moi, dont la précision et l’élégance des
définitions et de l’expression me guident (et j’aimerais toujours plus). C’est
sans doute pourquoi le mot (et les autres) « charognard » me reste
en travers du corps : 2 ou 3 nuits que je ne dors plus (je ne sais plus
quand c’est arrivé), que je suis épuisé, que je ne fais rien pourtant dans mes
journées, je me demande quelle est cette maladie si puissante. J’ai cru que
c’était une engueulade de plus quant à mon blog, je suis toujours étonné quand
ça arrive, mais, enfin, j’ai l’habitude ! Non, c’est qqch de plus fort,
beaucoup plus fort. La mort ! M’as tu tué(r) ? Vas-tu mourir ?
Tout à l’heure, j’ai appelé Frédéric Danos qui m’a dit que vous étiez très liés
avec Alain Buffard. C’est ce que j’avais fini par comprendre. (Comme je disais,
ce n’est pas mon cas, bien au contraire, je ne me souviens pas qu’il m’ait —
même une fois — dit bonjour…) Il m’a dit aussi que vous étiez séparés, Joris et
toi, depuis le mois de mai. C’est Joris qui a fait pour moi le lien entre ces 2
événements car, en m’apprenant que vous n’étiez plus ensemble, que le
« nous » avec lequel il s’exprimait n’était plus toi et lui, il m’a
dit que tu l’avais appelé dans la journée pour lui annoncer la mort d’Alain.
J’ai parlé de tout ça en voulant écrire sur la pièce Perplexe d’où je sortais, sans doute parce que c’est de ce
genre de glissements dont la pièce est faite. Mais cela peut-il faire si
mal ? Je n’ai pas osé t’appeler en ce 24 décembre si tu es si malheureux,
mais je tenais à te faire savoir que tu me rends de même et que, toi ou moi,
nous pourrions mourir d’une seconde à l’autre sans nous être réconciliés, ce
qui, aux yeux de Dieu, serait sans doute de peu d’importance, mais, à mes yeux,
si je suis le survivant, me bouleverserait encore plus. Passe un bon Noël, cher
Olivier,
YN
Labels: correspondance
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