Sunday, December 08, 2013

C e solo


Marion n’en revenait pas. Dans la journée, elle avait entendue, à la radio, que la guitare de Bob Dylan avait été adjugée à 900 000 € (ou $, je ne sais plus) et elle s’était demandée qui diable pouvait avoir le profil de mettre 900 000 € dans une guitare. Et, là, je l’avais amenée aux pieds de la Tour Eiffel et le maître de maison, avocat d’affaires, mais aussi musicien (comme elle) l’entretenait de ses passions. Iron & Wine… Alors, elle avait dit qu’elle avait entendu dans la journée que la guitare de Bob Dylan avait été adjugée à 900 000 € (ou $, je ne sais plus) et qu’elle s’était demandée qui diable pouvait avoir le profil de mettre 900 000 € dans une guitare et l’homme avait répliqué, piqué, vexé peut-être de cet échec : « J’ai failli l’acquérir. » Donc elle avait sa réponse. Elle voyait le genre. En chair et en os. Elle ne comprenait toujours pas, mais, enfin, elle touchait le mystère. Elle ne pouvait pas être plus près. Elle pouvait poser des questions. Elle m’avait pris à part, sur le balcon, pour me raconter ça. C’était une fête comme on aimait, au bord de Paris, en fait, au cœur, mais, pour nous, au bord, où l’on pouvait rencontrer des gens de tout genre, tous passionnants. J’avais l’habitude de prendre une douche quand j’allais à ces fêtes. Là, j’avais même pris un bain. Marion avait beaucoup dansé et s’était enthousiasmée pour tout. Elle croyait à l’ « étoile », elle croyait aux rencontres, donc, là, elle avait maintenant plein de projets (extraordinaires), mais, quand même, dans le taxi qui nous ramenait vers l’Est de Paris, elle revenait à ce spectacle qui nous était comme « tombé du ciel » et qui avait ouvert la soirée (François Chaignaud m’avait soudain, juste au dernier moment, libéré 2 places à 22h pour la dernière séance de son solo (qu’il jouait 4 fois par jour au Couvent des Récollets)). Elle se demandait quand même pourquoi ça avait été si exceptionnel. Elle voyait les éléments, les inspirations, la chose se faire… mais elle ne comprenait pas, même en l’ayant sous les yeux, même en pouvant le toucher avec la main, pourquoi l’effet était si grand, si pharamineux, si définitif, si inexplicable. Je lui disais que c’était justement ça, que l’effet était si grand, si pharamineux, si définitif, si inexplicable parce qu’il touchait au mystère, justement, oui, et qu’on ne pouvait sans doute rien en dire de vraiment sérieux, que c’était ça, la force de ce solo.

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