Wednesday, February 12, 2014

D es journées entières dans les arbres

     
Un théâtre pouilleux, à Montparnasse (mais à l’acoustique superbe, j’étais au dernier rang). Ds cette pièce, disons mineure, de Marguerite Duras, on l’entend vraiment, elle, Marguerite Duras, telle que je l’ai connue (quand j’étais petit) particulièrement ds ces circonstances : la vie. Si vous voulez, elle décrit là « la vie », exactement comme elle la décrivait ds la vie de tous les jours avec cette passion qu’elle avait d’être et de ne pas être Marguerite Duras, d’être et de ne pas être géniale, de prendre toute la place et aucune. Les expressions sont les mêmes, je l’entends, elle, ds la vie. La très grande intelligence et la très grande sensibilité de Fanny Ardant la rencontre et la « virtuose », la met en volutes. C’est très beau, très durassien et avec rien (pas d’encens, de fleurs, de glaces et de lustre éteint comme dans India Song), juste une pièce rapide et précaire pour jouer ds un théâtre pouilleux (mais à la très bonne acoustique) de Montparnasse. Est-ce Fanny Ardant qui a réuni son crew ? distribution totalement juste et belle : Agathe Bonitzer, Nicolas Duvauchelle, Jean-Baptiste Lafarge ; en tout cas — permettez-moi la cruauté envers celle qui salope une fois de plus le Théâtre de l’Odéon —, Fanny Ardant joue avec ses partenaires. Ils jouent ensemble ! seule condition, à mes yeux, pour qu’il y ait du théâtre : comme dit le proverbe : « Chacun pour soi, pas de théâtre possible » : ici, ce n’est pas le cas et je suis hier-aujourd’hui le plus heureux des hommes de vivre à Paris — patrie des théâtres pouilleux (mais aux très bonnes acoustiques) — contemporain de cette immense actrice transparente et rapide comme la vie — vous imaginez, si nous n’avions pas, nous, en France, Fanny Ardant ? nous aurions « l’autre » ! de quoi se tirer une balle… Etc. Etc.

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