Saturday, April 05, 2014

V acances dans la réalité


Aujourd’hui, j’ai lu ce poème aux acteurs. Je l’ai lu et j’ai dit : voyez, le poète, il arrive en quelques lignes à faire ce que nous voulons…



Femme au soleil

Il y a seulement que cette chaleur, ce mouvement sont comme
La chaleur et le mouvement d’une femme.

Ce n’est pas qu’il y ait la moindre image dans l’air
Ni l’ébauche ni la fin d’une forme :

C’est vide. Mais vêtue d’or sans fil, une femme
Nous brûle des attouchements de sa robe

Et d’une plénitude désintéressée de l’être
Plus précise pour ce qu’elle est —

Car elle est désincarnée,
Apportant les senteurs des champs de l’été

Confessant le taciturne et pourtant indifférent,
L’invisiblement clair, l’unique amour.



The Woman in Sunshine

It is only that this warmth and movement are like
The warmth and movement of a woman.

It is not that there is any image in the air
Nor the beginning nor end of a form:

It is empty. But a woman in threadless gold
Burns us with brushings of her dress

And a dissociated abundance of being,
More definite for what she is—

Because she is disembodied,
Bearing the odors of the summer fields,

Confessing the taciturn and yet indifferent,
Invisibly clear, the only love.

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