Monday, August 11, 2014

U ne carte postale du paradis


Je n’avais pas envie de lire, j’avais envie d’écrire, c’est-à-dire de recopier ds des livres des phrases que je m’appropriais. Il y avait peu d’auteurs que j’avais envie de lire. Il y avait Jorge Luis Borges que j’avais déjà lu et qui me manquait (mais que je me retenais de lire parce que je l’avais déjà lu). Mais Jorge Luis Borges m’avait tout appris et me manquait. Je ne me souvenais de rien, mais je me souvenais que Jorge Luis Borges m’avait tout appris. Que voulais-je dire aujourd’hui ? « Au paradis, il y a des moustiques », voilà ce que je voulais dire aujourd’hui. J’envisage sérieusement de devenir prêtre. Il y a le même problème — comment disent-ils ? je n’ai pas le journal sous la main — de « tarissement des vocations », en Corse comme en Bretagne. Il y a donc 2 solutions pour rester en Corse, devenir prêtre ou marier Isabelle Luccioni qui possède un château ds le Nord, face à la montagne. D’après les photos, c’est très beau. J’ai parlé d’Isabelle à mes amis sans la nommer puisque ce sera le rêve de ce séjour, Les petits chevaux de Tarquinia, elle m’invite ds son château, irai-je ou n’irai-je pas ? Puis Stéphane (écrivain en puissance) m’a demandé son prénom : j’ai dit tout : « Isabelle Luccioni ». Aussi pour prouver que je n’inventais rien. J’aimerais tellement tout inventer et ensuite prouver que je n’invente rien. A propos, ce que je voulais dire. Au paradis, il n’y a pas seulement des fleurs (c’est prouvé), il y a évidemment aussi des moustiques. La fleur, la délicate odeur des fleurs érotiques que nous cueillons pendant le sommeil reste parfois au matin dans la main, oui, mais la piqûre du moustique reste sur la peau. « Isabelle Luccioni », le visage de Stéphane s’était illuminé non pas cruellement, mais enfantinement (s’il y a une nuance) : Isabelle Luccioni est une journaliste de « Corse-Matin » chargée des faits-divers et de la chronique judiciaire et dont les papiers font, depuis quelques années, les grandes heures des lectures à voix haute sur « le terrain », en particulier de Lucien, Lucien comment ? Lucien… son nom m’échappe… le New Yorkais… Terrasse ! Lucien se délectait et de sa plus belle voix intelligente à la mise en valeur des arabesques parfaites d’Isabelle Luccioni. — Alors, clergé ou Fourth Estate ? L’un ou l’autre pouvoir… Mais Isabelle n’a rien écrit encore cette année. Un grand nom, une signature, Isabelle Luccioni. Il y a une époque où on découpait ses articles, il doit en rester un tas quelque part... ¿Por que no te callas?

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