Friday, September 26, 2014

1 9 possibles définitions du théâtre d’YNG selon IB




La tragédie comme théâtre de l’incertitude.



L’exposition non des choses mais des écosystèmes — ne plus isoler les  choses. Analyser les polarités (cf. Goethe dans son Traité de sciences naturelles).



Un théâtre où le théâtre (par-delà le costume) est le personnage principal.



Un théâtre de l’économie de l’attention. Qui déroute toute tentative de focalisation et sollicite un niveau « pré-attentionnel » chez le spectateur.



Un théâtre où le contact se réduirait à des « micro-contacts » (également au sens sonore).



Un théâtre qui confronte, met côte à côte la mélodie et le bruit et où les airs (aria) se substituent au dialogue.



Un théâtre de l’incertain.



Un théâtre sans entracte... où il n’y a plus que « de l’entracte ».



Un théâtre sans dramaturgie, où la playlist, les invitations, les guests, le train-train des entrées et sorties ont remplacé toute velléité dramaturgique.



Un théâtre de Merlin et non d’Orphée.



Un théâtre « anamorphosé » (Mylène Farmer).



Un théâtre sans bruit ni fureur.



Un théâtre du « virtuel-actuel » (la notion de Bergson: le virtuel-actuel serait la structure de la mémoire. Un spectacle d’YNG révèle l’oeuvre dans sa virtualité, sans la réaliser)



Un théâtre donc qui parlerait de l’irréalisé.



Etre dans le costume sans se l’approprier : un théâtre où le comédien mesure la distance qui le sépare du costume, de l’intérieur. Fondre (comme Richard II) et se réduire dans le costume « cristallisé ».



Un théâtre où la forme préexiste au contenu — c’est l’idée du kitsch, qui empêche toute dialectique.



Un théâtre qui raconte de manière désordonnée, et plaque non pas de l’ordre mais du « diffus » sur le chaos.



Un théâtre non pas qui propose, mais qui dispose.



Un théâtre entre l’immobilité et le chaos.



Un théâtre de dieux mortels (dans les deux sens du terme).



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