Saturday, September 27, 2014

L a Mort à l'œuvre


Antoine était parti dans la chaleur rejoindre son « boy ». C’est ainsi qu’il l’appelait. Un jeune pianiste (encore au conservatoire). Et m’avait laissé seul monter les 6 étages. Je lui avais proposé de partager le foie gras… Il y en avait dans le film. Dans le film, il y avait Helmut Berger. J’avais pensé à lui, mais je pensais qu’il était mort, je n’y avais plus pensé, mais cet acteur était remarquable... Au générique, c’était bien lui. Cette chaleur à Paris, après ce séjour dans l’hiver, de 3 semaines officiellement, mais qui en transportait plus, c’était comme un retour en arrière (comme il y en avait dans le film), comme si on revenait au début de l’été et qu’on recommençait. D’ailleurs on recommençait ! on recommencerait ! Paris le voulait. Paris voulait ça. Je n’aimais pas Paris — que voulez-vous ? — mais il fallait jouer le jeu. Rester vivant. Je n’aimais pas Paris parce qu’elle vous tirait vers le haut, cette ville, mais pas le haut de la bonne manière, le haut de l’ambition, le haut de Sarkozy et que tout ce qu’on vivait à Paris était toujours légèrement faux, c’était comme ça que je le ressentais, eu égard à cette « ambition » permanente et couvrante, faux comme la Callas quand elle chantait la mort, un air qui était dans le film, je crois, et Antoine m’avait raconté une anecdote : elle chantait faux ce moment et quelqu’un (je me demandais bien qui !) le lui avait fait remarquer et elle avait dit : « Si vous mourriez, est-ce que vous ne chanteriez pas faux ? » Oui, c’était ça, on mourait toujours un petit peu à Paris.

Labels:

0 Comments:

Post a Comment

<< Home