L a Symphonie fantastique
Mon amie cinéaste n’arrive plus à travailler, elle se réveille toutes les nuits à trois heures du matin, elle est malade, elle chope des maladies des réfugiés qui en sont pleins, elle se bat bec et ongle contre cette violence d’Etat qui la révulse, elle s’est fait voler ses papiers hier parce que, parmi les réfugiés, il y a bien sûr aussi des voleurs, elle est sur écoute... C’est vrai que ça aurait eu de la gueule, j’étais à la corbeille, de côté, dans le beau théâtre de l’Athénée, lui aussi, à la corbeille, en plein face, je voyais toute la salle, toute la salle me voyait — de me lever et de crier : Honte à vous ! Monsieur Cazeneuve, honte à cette violence d’Etat insupportable qui blesse et qui tue le pauvre, le Rom, le réfugié et le manifestant... Il aurait fallu les mots, il aurait fallu la puissance, je ne suis qu’un acteur, j’aurais pu jouer la puissance, j’aurais pu jouer les mots si on me les avait donnés, on m’aurait expulser, sans doute violemment, j’aurais perdu mon ordinateur dans l’affaire, et je n’aurais pas pu écouter la Symphonie fantastique, par le groupe Le Balcon, avec Bernard Cazeneuve…
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