Bonjour, voici déjà un clip vidéo de César Vayssié. Attention, le nom du spectacle est L’Amant. Voici aussi un texte et deux bios.
Pas de photos pour l’instant, j’attends la réponse de César Vayssié (qui a filmé le spectacle, alors il pourrait extraire des photos).
Bien à vous,
Yves-Noël
L’Amant, c’est l’histoire ultra célèbre de Marguerite Duras. Je l’ai connue, je l'ai fréquentée les dernières années de sa vie. J’avais treize-quatorze ans quand je l’ai rencontrée, j’étais fan, je l’ai suivie et c’était la dernière période. C’était après L’Amant. C’est inoubliable, à cet âge, ce que cette femme a pu m’apporter. Je me souviens de tout. Elle parlait — ce qui est assez rare — comme elle écrivait.
Yuika Hokama est une danseuse que j’ai rencontrée à Lyon, quand Gwenaël Morin m’a prêté son théâtre pendant cinq mois, je l’ai rencontrée par audition. Nous avons fait beaucoup de spectacles ensemble, à Lyon, puis à Paris. Douée comme danseuse, chanteuse et comédienne. Dans l’un des spectacles de Lyon, elle propose un extrait de L’Amant, en japonais. C’est bouleversant. Plus tard, elle débarque dans le cours que je donne à Pantin, (près de Paris). Le cours s’intitule Jouer comme Gérard, il a lieu dans le café associatif Pas Si Loin et, dans ce café, elle, pendant quarante minutes, elle déploie — sans accent, en français — l’une des scènes peut-être la plus difficile à jouer. Quand, pour la première fois, l’amant chinois emmène la petite Française dans sa garçonnière.
Cette vie-là, vécue. Là. Le café « Pas si loin », à Pantin, devient un lieu sacré, pendant tout ce temps, inoubliable. La vie continue derrière la vitre, prolifique, le carrefour, la lumière déclinante — et nous étions, nous, dans notre « lieu sacré », dans notre « livre intérieur » (comme l’appelle Proust dans Le Temps retrouvé). A la fin, nous sommes tous soufflés, retournés par ce qu’il vient de se passer (« l’état de l’apparition », disait Marguerite Duras) et Yuika me reproche gentiment de n'avoir pas de « notes » à lui faire. Je réponds : « Que veux-tu que je te dise ? C’est excellent. Si Marguerite Duras était là, elle en serait folle... » Oui, Marguerite Duras était vraiment là, pour moi, et ça lui plaisait plus que tout. Elle aimait la petite Japonaise d’Okinawa qui jouait L’Amant, j’étais ramené à mon adolescence.
Yves-Noël Genod
Yves-Noël Genod, né en 1972, a toujours joué, mis en scène. Il a d’abord travaillé avec Claude Régy et François Tanguy (théâtre du Radeau). A partir de la pratique du contact improvisation, il a dérivé vers la danse avec une collaboration principale avec Loïc Touzé. C’est Loïc Touzé qui lui propose, en 2003, à l’occasion d’une carte blanche pendant le festival Let’s Dance, au Lieu Unique, à Nantes, de fabriquer son premier spectacle. Ce spectacle intitulé En attendant Genod s’appuie sur le modèle des stand-up anglo-saxons. Les commandes (toujours des « cartes blanches ») s’enchaînent ensuite, spectacles — près de quatre-vingt à ce jour — et performances présentés le plus souvent dans des festivals ou des lieux de danse ou de formes hybrides. Un théâtre dont on aurait enlevé le drame, l’action et dont il ne resterait que la poésie, le fantôme, la trace. Yves-Noël Genod a travaillé avec de nombreux interprètes qu’on retrouve maintenant sur les plus grandes scènes et, dans ce sens, on peut dire qu’il a marqué une génération.
Il a été présent à Extension Sauvage en 2013 pour une performance avec Marie-Françoise Mathon intitulée : Conversation en attendant
Yuika Hokama est née en 1988 à Okinawa, dans le Japon tropical. Petite, elle est très souple, et sa mère la mène vers la danse classique, qu'elle suit avec passion. A 15 ans, elle quitte son île natale pour le Conservatoire National Supérieur (CNSMD) de Lyon. Elle arrive en France sans parler un mot de français. Elle en sort diplômée en 2011 en ayant migré par goût vers la danse contemporaine.
En 2015, elle rencontre Yves-Noël Genod, qui la recrute comme danseuse pour le premier des huit spectacles du cycle Leçons de théâtre et de ténèbres donnés au théâtre du Point Du Jour de Gwenaël Morin à Lyon.
Elle en fera finalement cinq sur les huit, et surtout elle y dira son premier texte : un extrait de L’Amant, de Marguerite Duras, en japonais...
Elle retrouve Yves-Noël Genod à Paris en 2017 pour ses cours de théâtre Jouer comme Gérard à Pantin. Elle y joue alors son premier texte en français : encore L'Amant.
Yves-Noël Genod lui propose d'en faire un solo dans ce lieu si particulier où se déroulent les cours : le café Pas Si Loin, avec sa grande vitrine, ses immeubles en démolition et ses passants si présents. Elle le joue en public au début de l'été 2017. Entre-temps, elle joue dans le deuxième volet du diptyque sur Marcel Proust d'Yves-Noël Genod La Beauté contemporaine en mars 2017.
Elle fait également une performance au côté d'Yves-Noël Genod au Salon de la mise en scène, de Robert Cantarella en mars 2018. On pourra la retrouver fin juillet au Festival d'Avignon pour Certaines n'avaient jamais vu la mer, de Julie Otsuka, dans une mise en scène de Richard Brunel, au côté notamment de Nathalie Dessay et de Linh-Dan Pham.
Durée du spectacle : 2h
Labels: correspondance
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